AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Nouvelles de février 2015 - par MAR le 05/02/2015 - 21:28
Langue française : Nouvelles de février 2015
Réforme de la loi Toubon : les propositions de Guy Dalens (2/02) (lire plus bas)
OEP : L'ENA vire-t-elle au tout anglais ? (lien)
Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) : Racket américain et démission d'État. Le dessous des cartes du rachat d'Alstom par General Electric (lien)
Réforme de la loi Toubon : les propositions de Guy Dalens (2/02)
Guy Dalens a été chef de service départemental de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
.Le contrôle de lapplication de la loi sur la langue française devrait relever dune juridiction spécialisée comme cela se fait dans le domaine de la concurrence (appréciation des ententes et positions dominantes par lAutorité de la concurrence puis recours éventuel devant la Cour dappel de Paris et la Cour de cassation.
Motifs :
- rendre plus efficace lapplication de la loi ;
- éviter la dispersion ; actuellement un magistrat est submergé daffaires diverses et dintérêt variables ; en règle générale un dossier relatif à une infraction à la langue française nest pas considéré par lui comme prioritaire ; ledit dossier risque dêtre enterré avant même dêtre examiné au fond.
- Une juridiction spécialisée ne pourrait plus se cacher derrière le peu dintérêt dune infraction à la langue française par rapport à une affaire de viol, de vol ou de divorce, par exemple. Elle sera tenue dexaminer laffaire puisquelle est spécialement chargée de ce contentieux.
- Homogénéiser la jurisprudence dans ce domaine.
Amendes :
Cette spécialisation devrait saccompagner dune modification du régime des sanctions.
Il faut trouver des sanctions appropriées, beaucoup plus dissuasives.
Pourquoi ne pas baser la sanction ou le montant de lamende sur le chiffre daffaires de lentreprise (exemple du droit de la concurrence français et communautaire) !
Contrôle :
Ici aussi prévoir une spécialisation de fonctionnaires chargés de constater les infractions. Cest le rôle de la puissance publique dintervenir avec ses pouvoirs régaliens.
Notre avocat a fait état de 5 affaires devant les tribunaux. Cest peu alors que nous savons quil y des milliers dinfractions beaucoup plus graves que celles citées et qui ne sont pas poursuivies, faute de bras et de volonté politique.
Quel que soit notre courage et notre volonté, ce nest pas à nous membres dun association de défense (ou davenir) de la langue française de se substituer à lÉtat ou de prendre en charge ce quil ne veut plus faire. On ne le peut pas.
Prévoir deux agents par département, ce qui au total ferait environ 200 agents sur le territoire national chargés de soccuper de la langue française. Ces agents seraient prélevés sur les administrations existantes. Faire appel à des volontaires, très motivés et formés. Jestime que ce ne serait pas difficile à trouver.
Les infractions quils relèvent seraient transmises à la juridiction spécialisée.
Voilà quelques propositions peu coûteuses et faciles à mettre en uvre, à incorporer dans nos propositions.
Jajoute aussi que tous les fonctionnaires qui vont représenter le pays à Bruxelles dans les différentes commissions ou autres (lesquelles pullulent) devraient être rassemblés annuellement. Il conviendrait de leur rappeler quils doivent utiliser le français dans ces instances. Tout manquement à ce devoir serait sanctionné par leur exclusion desdites commission. Une sorte de "missi dominici" serait chargé de contrôler si cette directive est respectée.
Note
Objet : Deuxième proposition : modification de larticle 4 de la loi sur lemploi de la langue française
Proposition :
Je propose de modifier 2e alinéa de larticle 4 de la loi n°94-665 du 4 août 1994 relative à lemploi de la langue française de la manière suivante :
article 4, 2e alinéa actuel
article 4, 2e alinéa modifié
Dans tous les cas où les mentions, annonces et inscriptions prévues aux articles 2 et 3 de la présente loi sont complétées dune ou plusieurs traductions, la présentation en français doit être aussi lisible, audible ou intelligible que la présentation en langues étrangères".
Dans tous les cas où les mentions, annonces et inscriptions prévues aux articles 2 et 3 de la présente loi sont complétées dune ou plusieurs traductions, la présentation en français doit toujours être prédominante dans la mise en page et par la taille des caractères dimprimerie utilisée.
Motifs :
Cette disposition vise à supprimer les dérives constatées, à savoir langlais en premier et la langue française en tout petits caractères. Il faut la plupart du temps une loupe pour arriver à lire la traduction en français dissimulée en bas de page. Les publicités de ce genre sont fréquentes. Elles contournent la lettre et lesprit de la loi du 4 août 1994. Les pouvoirs publics ont eux-mêmes favorisé ces comportements par une interprétation laxiste de la loi (cf. par exemple, larticle 2.1.2 de la circulaire du 19 mars 1996 concernant lapplication de la loi n°94-665 du 4 août 1994). La tolérance excessive à légard dune langue étrangère fusse-telle dominante est discriminatoire et nest pas acceptable. La circulaire du 19 mars 1996 nest pas la loi ; elle nest quune interprétation de casuiste dune disposition de la loi ; elle ne lie ni les juridictions chargées dappliquer la loi, ni les associations agréées chargées de faire respecter la langue française.
Il convient donc dêtre plus explicite et ferme dans la formulation du texte afin de réduire les interprétations défavorables à la langue française.
Larticle 2 de la Constitution de 1958 pose le principe que la "La langue de la République est le français". Ce principe est rappelé avec force dans larticle 1er de la loi du 4 août 1994.
La langue française ne peut donc être seconde dans son emploi, sauf à nier le principe.
Il en résulte aussi que la langue française doit être nettement prédominante dans toutes publicités bilingues.
Cette nette prédominance ce manifeste, en particulier, dans la mise en page de la publicité, la taille des polices de caractères dimprimerie utilisée. Le parallélisme de la langue française avec les autres langues dune publicité bilingue ou leur similitude nest donc pas recevable
Question de logique et de bon sens.
La jurisprudence canadienne relative à lemploi de la langue française au Québec tient une argumentation similaire, même si le contexte et les motifs sont différents. (cf. Site : Office québécois de la langue française : La politique linguistique et la Charte de la langue française (ex loi 101) ; jugement du 24/10/2001 Entreprise LTÉE contre La Procureure générale du Québec).