Vidéo - La bataille de Saint-Léonard (1968)

Vidéo - La bataille de Saint-Léonard (1968)

Source : Radio-Canada, Tout le monde en parlait

 
Au printemps 1968, dans la petite localité à majorité francophone de Saint-Léonard, une bataille scolaire sans précédent éclate. Les immigrants italiens, qui ont graduellement envahi cette banlieue de Montréal, réclament une part de plus en plus grande d’enseignement en anglais pour leurs enfants. 
 
La bataille de Saint-Léonard (1968)
 
 
 
 

À la rentrée scolaire de 1968, des élèves occupent l'école Aimé-Renaud à Saint-Léonard, sur l'île de Montréal. Ils réagissent ainsi à la proposition de la commission scolaire de transformer la seule école secondaire du quartier en école secondaire anglophone. Mais l'événement, très médiatisé, n'est en fait qu'une nouvelle étape dans le conflit qui oppose les francophones aux anglophones et allophones de Saint-Léonard. 

Le 27 juin 1968, à Saint-Léonard, la commission scolaire adopte une résolution imposant l'école française aux nouveaux élèves de l'élémentaire pour la rentrée. La décision vise en fait l'abolition des classes élémentaires bilingues créées en 1963 pour accueillir les nouveaux immigrants. L'anglais étant au Québec la langue de la réussite sociale, la majorité des immigrants poursuivaient ensuite leurs études secondaires dans cette langue. 

La décision des commissaires en juin 1968 fait prendre une telle ampleur au conflit qu'elle oblige bientôt le gouvernement à légiférer. 

La crise de Saint-Léonard porte à l'avant-scène une question à la fois cruciale et délicate pour l'avenir d'un Québec français : l'intégration des immigrants. Elle force un constat accablant : pourtant langue de la majorité, le français n'a pas la force sociale, ni politique et économique, de séduire les nouveaux arrivants. 

De plus, le conflit oppose les droits collectifs d'une majorité aux droits individuels d'une minorité, deux réalités qu'aucune des lois linguistiques à venir ne parviendra à concilier tout à fait.