AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Francisation : les connaissances demeurent peu nombreuses

Vendredi, 6 Septembre, 2013

Le temps presse pour faire avancer les connaissances en francisation, estime Marianne Cormier, professeure agrégée à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton. Il y a une pénurie de recherches sur le sujet et peu de documents d’encadrement pour les acteurs scolaires qui travaillent en francisation. L’universitaire a récemment publié un article dans le webzine Frenquêtes des Services aux francophones de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignant dans lequel elle suggère une recherche longitudinale pour dresser le profil du développement langagier des élèves qui débutent leur scolarité et qui ne sont pas encore locuteurs du français. Pour réaliser ses travaux, l’équipe de recherche de la professeure Cormier s’est inspirée du cas de Mary qui, à l’âge de 15 ans, a décidé d’apprendre le français, une langue que sa mère a perdue puisqu’elle a été scolarisée en anglais. « Nous voulons mieux connaitre Mary et ses semblables afin de savoir ce qui les pousse à vouloir se refranciser. »

L’article de Marianne Cormier cherche à mieux comprendre les enjeux de la francisation et de la revitalisation langagière. Il s’adresse à tous les acteurs scolaires qui travaillent à l’accueil et l’accompagnement de familles dont les enfants ne parlent pas ou parlent peu le français au moment de leur inscription à l’école de langue française. « La francisation constitue un contexte d’apprentissage langagier unique, soutient la professeure Cormier. En francisation, on vise l’apprentissage d’une langue seconde non seulement pour l’enrichissement personnel, mais surtout pour la reconquête d’un héritage perdu. Il faut donc porter une attention particulière aux enjeux identitaires dans cette situation. » Des recherches en francisation permettront également de mieux soutenir les efforts des écoles de langue française dans leur projet communautaire, conclut Mme Cormier.

Rappelons que Marianne Cormier dirige présentement les travaux du projet de recherche Les mots pour grandir.