AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Nouvelles de novembre 2013 (2) - par MAR le 01/12/2013 - 22:48
Nouvelles de novembre 2013 (2)
Précieux soutien à "Communes de France pour la langue française" ! (ci-dessous)
Christian Massé (Nouvelle République) Protéger la langue française (29/11) (lien)
Joël Broquet : Les Jurassiens suisses ont voté (ci-dessous)
Échanges entre cabinets juridiques tunisien anglomane et français (11/2013) (lien)
Un précieux soutien à notre campagne Communes de France pour la langue française !
M. Pascal Terrase, député de l'Ardèche, secrétaire parlementaire de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) invite les maires de sa circonscription à faire voter notre manifeste franco-québécois par leur conseil municipal ! Merci à lui ! Puissent d'autres parlementaires suivre son exemple ! "
Lire la lettre de Pascal Terrasse aux maires de sa circonscription
Campagne des Communes de France pour la langue française
Les Jurassiens suisses ont voté par Joël Broquet, secrétaire général du Mouvement Fédéraliste Français
En 1815, le Jura suisse fut annexé au canton de Berne. En 1974, sous limpulsion de Roland Béguelin, qui collabora au journal "La Nation Française" dirigé par Pierre Boutang, un séisme secouait le canton de Berne. Rappelons que ce journal conciliait parfaitement unité nationale et décentralisation.
Par référendum, les districts nord du Jura décidaient de créer la République et Canton du Jura. Les districts sud demeuraient, eux, dans le canton de Berne. Les francophones du Jura étaient bien coupés en deux. Depuis lors les polémiques, parfois violentes, nont pas cessé sans que pour autant cela ne dégénérât.
Après 40 ans de négociations entre les représentants des francophones du Jura resté bernois, les cantons de Berne et de la République du Jura, on parvint au référendum du 24 novembre 2013 portant sur la mise en route dun processus dunification en repartant de zéro, à savoir la création dun nouveau Canton francophone.
Les électeurs de la République et Canton du Jura ont voté oui à 76,6 %, ceux du Jura demeuré bernois non à 71,8 % à la notable exception de Moutier qui vote oui à 55%. Le processus défini permet aux communes qui le désirent pourront ultérieurement demander leur rattachement à la République et Canton (Jura Nord).
A tort sans doute, les habitants du Jura bernois (Jura Sud) ont eu le sentiment quils allaient, non pas concourir à la création dun nouveau canton, mais être absorbés par le Jura Nord dont ils seraient non pas le "fils prodigue" de retour au foyer, mais ceux qui resteraient montrés du doigt pour avoir voté non en 1974. Décidément la psychologie des peuples est compliquée !
Mais la Suisse si proche est difficile à comprendre par une France qui peine à se dépouiller de ses oripeaux jacobins. Au-delà des turbulences inter cantonales, il y a une réalité nationale qui pacifie des conflits culturels auxquels résisterait mal un État centralisé. La Suisse a su apprivoiser la diversité linguistique comme en témoigne le canton de Fribourg bilingue.
On peut également se demander si limage de la France socialiste dans une Suisse plutôt conservatrice na pas joué contre le rapprochement avec un Jura Nord peut-être perçu comme "contaminé" par son grand voisin ?
Il nen reste pas moins que même si le résultat de cette votation a déçu les militants de la Francophonie, la "Question Jurassienne" reste posée ! Moins sur le plan institutionnel que sur celui de la recherche dune solidarité au sein de lespace culturel francophone.
A lheure de la naissance des solidarités informelles si bien décrites par le sociologue lausannois Bernard Wicht, on peut se demander si la "Question Jurassienne" ne va pas devenir un laboratoire pour imaginer des solidarités autres quétatiques.
La frilosité des "Jurassiens du Sud" (sauf à Moutiers et dans quelques petites communes) peut-elle être vaincue ? A lheure de la mondialisation les Jurassiens du Sud ne seraient-ils pas plus sensibles à un sentiment dappartenance à lespace mondial francophone quà lattraction de Delémont ? La République et Canton du Jura ne doit-elle pas les aider à surmonter leurs craintes dêtre "absorbés" en leur offrant une ouverture sur le monde ? En les associant à la vie de la francophonie mondiale ?
NB : Pour comprendre la "question jurassienne", on consultera les articles de Pierre André Comte dans le Jura Libre : case postale 202 2800 Delemont 1 - Suisse