AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

VIF Promotion 2013 - Portrait de Fortuné GANKPE

Mardi, 19 Août, 2014

Dans quel bureau régional de l'Agence universitaire de la Francophonie êtes vous intégré et quel est votre rôle ?
Je suis affecté à l'Institut de la Francophonie pour la Médecine Tropicale (IFMT) qui est rattaché à l'Antenne de Vientiane au Laos du Bureau Asie – Pacifique. Mon rôle est Médecin attaché au projet cancer et assistant de formation.
Pourquoi aviez-vous décidé de postuler au programme de volontariat international de la francophonie ?
L’idée de postuler m’est venue au moment où j’ai fini ma formation à l’Université Senghor. J’ai eu en effet parmi d’autres Africains, la chance de suivre une formation hautement qualifiée grâce à la Francophonie. Je me suis donc demandé ce que je pouvais faire pour rendre à la Francophonie ce qu’elle m’a donné à travers l’Université Senghor sans laquelle, je ne pouvais pas me spécialiser en santé internationale, car le budget de formation m’était inaccessible dans mon propre pays. Cela n’a pas été facile car j’avais plusieurs propositions de débouchés de réinsertion professionnelle, ou de continuation en thèse, des moins bonnes aux plus rêvées pour un jeune comme moi qui aspire à une vie professionnelle paisible et surtout auprès de sa famille au lendemain de mon diplôme de l’Université Senghor. Pour moi, aller à l’aventure du volontariat est ma façon très modeste de reconnaître le bienfait que j’ai reçu de la Francophonie.
Vivre une expérience de mobilité internationale vous semble-t-il être une opportunité unique ? Pourquoi ?
C’est une expérience qui me parait unique à double sens. Si j’ai souvent eu la chance de voyager, ce fut presque exclusivement dans un cadre purement de formation. Mais ici, j’ai la chance de travailler pour une institution internationale et mieux dans un domaine que j’ai déjà pu appréhender puis d’aller à la rencontre d’autres cultures notamment celle asiatique, seul endroit que je n’avais encore jamais visité. C’est à mon sens une opportunité d’acquisition de nouvelles expériences et de capacités nécessaires pour m’insérer plus tard dans le monde
professionnel international.
En quoi la notion de partage des savoirs, les valeurs de solidarité et d’engagement au sein de ce programme ressortent-elles ?
Je suis affecté au poste de médecin attaché au projet cancer et assistant de formation dans un institut universitaire ; c’est un lieu par excellence de partage des savoirs. Les valeurs de solidarité et d’engagement s’affichent là aussi à partir du moment où le volontaire international de la Francophonie met ses capacités et ses expériences de façon désintéressée au profit de sa mission.
Selon vous, quelles sont les qualités indispensables pour postuler à ce programme ? Quels conseils prodigueriez-vous à un étudiant qui souhaite devenir volontaire international de la francophonie ?
J’avoue que pour être sélectionné parmi les 51 volontaires de la promotion 2013, sur les 5 000 candidatures enregistrées, nous a-t-on dit, ce n’est pas aisé. Il faut avoir donc du mérite, et le mérite se cultive au jour le jour par l’excellence dans tout ce que l’on entreprend. Aujourd’hui, les « mitoyémè » -traduction littérale en langue Goun du Bénin du terme figurant- n’ont plus trop de place dans la vie professionnelle très exigeante. Il faut tutoyer l’excellence pour espérer une place sous le soleil. Ainsi l’excellence dans les études, l’excellence dans l’exercice de la profession, ici aucune expérience n’est négligeable. Ensuite, il faut le savoir-vivre et se faire remarquer positivement sur le plan comportemental car les références sur le CV sont déterminantes. Mais surtout il faut savoir valoriser ses acquis, aussi minimes soient-ils. Enfin il faut rester connecté, mais vraiment connecté aux techniques de l’information et de la communication, d’ailleurs la candidature se fait en ligne.
J’entends souvent certains jeunes dire ne jamais se mettre sur Facebook ou autre réseau social à cause de l’image négative que cela dégage ou des risques d’exposition de sa vie privée. Sauf que ça devient presque incontournable aujourd’hui. Il faut juste savoir les utiliser pour ne pas les subir ou leur appartenir, mais plutôt faire en sorte que ce soit un outil de communication.