AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

14-Juillet : les troupes africaines à l'honneur sur les Champs-Elysées

Mardi, 16 Juillet, 2013

Le Monde.fr avec AFP

Le défilé du 14-Juillet, ouvert par les troupes maliennes, a commencé dimanche à 10 heures sur l'avenue des Champs-Elysées, sous un soleil radieux et en présence d'une foule dense. A l'occasion de la fête nationale, la France entendait célébrer le savoir-faire et l'efficacité de ses forces dans la reconquête du Mali et affirmer son rôle sur la scène internationale. Le président François Hollande a pris place à bord d'un véhicule de commandement. Il a passé en revue les troupes depuis l'Arc de Triomphe avant de descendre les Champs-Elysées, escorté par les cavaliers de la garde républicaine, donnant ainsi le coup d'envoi du défilé.Une soixantaine de soldats maliens ont défilé aux côtés de militaires français dont les unités ont été engagées au Mali. Un détachement de la Minusma, la force de l'ONU à forte composante africaine qui a pris ses fonctions début juillet au Mali, a également défilé. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, et les ministres de la défense de 13 pays africains qui ont participé aux opérations au Mali comptaient parmi les invités d'honneur.

Environ 3 200 militaires français sont toujours déployés au Mali, pour faciliter notamment l'organisation de l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet.

FORMAT RESSERRÉ

Une centaine de jeunes en service civique ont aussi participé à ce grand rendez-vous républicain, une première depuis la création de ce service en 2010. Un détachement croate, mené par le président Ivo Josipovic, dont le pays est l'invité d'honneur de ce défilé, deux semaines après son entrée dans l'Union européenne, était aussi prévu.

Sur le thème "Une armée d'avant-garde, fière de son passé", 4 800 hommes et femmes au total ont été mobilisés. Environ 265 véhicules – soit 35 % de moins qu'en 2012 – ont participé au défilé motorisé, et 58 avions et 35 hélicoptères (12 % de moins) au défilé aérien. Le nouvel avion de transport militaire d'Airbus, l'A400M, a survolé Paris, tandis que la patrouille de France a fêté son 60e anniversaire avec son panache de fumée tricolore au-dessus des Champs-Elysées.

Ce format resserré devrait se traduire par une économie de l'ordre de 10 % à 15 % par rapport à l'année dernière, selon le gouverneur militaire de Paris, le général Hervé Charpentier. "Comme tous nos concitoyens, nous faisons attention à nos dépenses", a-t-il souligné lors du point de presse de la défense.

RECONQUÉRIR L'OPINION

A l'issue du défilé, François Hollande a renoué dimanche avec la tradition de l'entretien télévisé au palais de l'Elysée, pour livrer son "éclairage sur les quatorze premiers mois" de sa présidence. Confronté à une situation économique et sociale préoccupante, il devait s'attacher à démontrer qu'il est "un président qui tient son cap et qui se bat contre le chômage", selon un conseiller. Il devait aussi s'exprimer sur la situation en Egypte, en Syrie ou en Tunisie, où il a fait un récent déplacement.

Mais la reconquête de l'opinion s'annonce ardue. Les experts restent très dubitatifs sur la capacité du chef de l'Etat à tenir sa promesse d'inverser la courbe du chômage à la fin de l'année, au moment où le nombre de sans-emploi a dépassé 3,2 millions de personnes. L'entourage de François Hollande, lui, veut croire que les Français sont certes "déprimés" mais n'ont "pas de colère dirigée contre le président". Il n'en reste pas moins qu'ils jugent très sévèrement son action. Seulement 30 % disent en être satisfaits dans un récent sondage IFOP.

FRANÇOIS HOLLANDE HUÉ

Des huées et des sifflets se sont élevés au passage de François Hollande qui, avant le défilé, descendait les Champs-Elysées, où des opposants au mariage homosexuel étaient présents. Le mouvement de La Manif pour tous avaient diffusé dans la semaine un communiqué précisant qu'il n'appelait à aucune action "par respect pour l'armée française".

Mais les plus résolus des opposants s'étaient donné rendez-vous sur Twitter. Six personnes placées derrière une barrière ont déployé une banderole sur laquelle étaient dessinés un homme, une femme et des enfants se tenant la main. Plusieurs personnes portant les sweat-shirts du mouvement avaient fait le déplacement. Un drapeau a également été vu flottant près de la place de l'Etoile.

Avant le défilé, entre 9 et 10 heures, une quinzaine de militants arborant des drapeaux ou des bracelets roses avaient été interpellés pour des contrôles d'identité, au niveau du Grand Palais.

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