Expressions et jeux de lettres

Le sens des mots
Avoir la puce à l'oreille

Source : www.linternaute.com

 

Signification
Se douter de quelque chose.
 

Origine
Au XIIIe siècle, cette expression symbolisait le désir que l’on pouvait ressentir pour une personne. Ce sens perdura jusqu’à la fin du XVIe siècle.

Au siècle suivant, l’expression prit le sens d’"être inquiet". Les puces étant très présentes dans toutes les couches de la société à cette époque, on suppose que le sens est venu des démangeaisons provoquées par ces insectes, et par l’air inquiétant que pouvait avoir une personne qui les ressentaient.

De fil en aiguille, la signification serait devenue celle que l’on connaît aujourd’hui "se douter de quelque chose", comme on pouvait se douter à ses gestes qu’une personne avait des puces.

Source :www.linternaute.com

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Expression : « Montrer patte blanche »

Signification
Donner un signe de reconnaissance, une autorisation pour pouvoir entrer dans un lieu ou participer à une assemblée.

Origine
Il paraît que le mot patte vient de l'illyrien, groupe de langues parlées par un peuple qui vivait à l'Antiquité dans une zone située entre la côte dalmate (en Croatie actuelle) et les régions côtières de l’Albanie. Les Albanais sont d'ailleurs considérés comme les descendants des Illyriens.

Quel rapport avec la patte blanche, me direz-vous ?

Eh bien sans le mot patte, il n'y aurait pas eu d'expression aujourd'hui. Nous devons donc une fière chandelle aux Illyriens. Ayons une pensée émue pour eux qui, contrairement aux Thraces, n'en ont pas laissé beaucoup.

Si, comme son nom l'indique, l'Illyrien moyen ne lisait vraiment pas beaucoup, ce n'était pas du tout le cas de Jean de la Fontaine.

Et ce dernier écrivait, aussi. C'est d'ailleurs encore lui qui a popularisé cette expression dans Le loup, la chèvre et le chevreau dans laquelle la patte blanche, c'est celle que le chevreau, laissé seul à la maison par sa mère (qui a les pattes blanches), demande au visiteur (le loup) de montrer s'il veut se faire ouvrir. Celui-ci, avec ses pattes noires ou grises, s'en trouve fort marri.

Certains situent l'origine de cette expression dans le conte Le loup et les 7 chevreaux des frères Grimm.

Mais il y a de quoi faire la « grimmace » quand on sait que les deux frangins ont vécu environ un siècle et demi après notre Jeannot national.

Compléments
Bien que l'histoire officielle ne le dise pas, c'est peut-être bien après cette cruelle déception que le loup, pour se consoler, s'en est allé tirer la chevillette, faire choir la bobinette, puis croquer la grand-mère du petit chaperon rouge.

Source : expressio.fr

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Origine de la légende du « Bonhomme Sept-Heures »

L’origine de la légende du Bonhomme Sept-Heures vient de l’époque où les gens vivaient principalement à la campagne et faisaient des métiers plus physiques. Ainsi, les honnêtes gens avaient besoin des services du «ramancheur» afin que celui-ci soigne leurs maux. Évidemment, puisqu’ils travaillaient durant la journée, ce «médecin» venait leur rendre visite après l’heure du souper. Les enfants qui se retrouvaient à la maison, durant ce moment-là, avaient peur de ce monsieur puisqu’il faisait crier leurs parents pendant la consultation. Par la suite, les parents ont utilisé cette crainte pour discipliner leurs enfants, puisque l’heure où le «ramancheur» venait à la maison coordonnait à celle du coucher des petits.

On raconte que le nom Bonhomme Sept-Heures est né du mot «bone-setter». Cette expression anglaise se traduit de la manière suivante : quelqu’un qui replace les os.

De nos jours, la légende du Bonhomme Sept-Heures voudrait que ce personnage, à moitié humain et à moitié créature maléfique, enlève les enfants qui auraient tardé à retourner chez eux. Ces enfants n’auraient jamais été retrouvés. Celui-ci serait un vieil homme portant un chapeau, une canne, une cape et un sac. Dans certaines villes, le Bonhomme Sept-Heures viendrait de nulle part. À d’autres endroits, sa résidence serait seulement connue des parents.

Source : http://explorationmarais.blogspot.ca/

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« Vive les festivals estivaux! »

L'été, saison des festivals... Mais d'où vient le nom festival? Du latin festivus, qui a donné en ancien français l'adjectif festival; l'anglais l'a emprunté à l'ancien français, et le français le lui a emprunté à son tour vers 1830 pour désigner une « grande manifestation musicale ». Puis, de la musique on est passé à d'autres expressions artistiques (cinéma, photographie, chanson, etc.). Le mot s'est par la suite démocratisé, aussi bien en Europe qu'au Québec, probablement encore sous l'influence de l'anglais, pour en arriver à désigner toute fête populaire qui se tient généralement sur quelques jours et revient annuellement autour d'un thème (le festival du rire, le festival western) ou pour célébrer une récolte, un produit ou une activité propres à une région (le festival du cochon, de la crevette, de la poutine, de la canneberge, de la gibelotte, de la galette, etc.).

N'oublions pas que le pluriel de festival est festivals, contrairement à la règle générale selon laquelle les noms terminés en -al forment leur pluriel en -aux : c'est le cas de cheval, qui fait toujours, quoi qu'on en dise, chevaux au pluriel!

Quant à la question des majuscules dans les dénominations de festivals, mais aussi d'expositions, de salons, de foires, de congrès, etc., rappelons-nous que l'on met la majuscule au premier nom (le Festival du film de...) et, lorsqu'il y en a un, à l'adjectif antéposé (mais pas à celui qui serait postposé) (p. ex. le Grand Festival de... mais le Festival international de...). Au pluriel, cette majuscule demeure lorsqu'il est question d'un festival en particulier (il était de tous les Festivals d'été de Québec), mais disparaît quand la dénomination renvoie à plusieurs festivals qui, bien que de même type, sont distincts (le Québec compte plusieurs festivals d'été). Enfin, précédé d'un déterminant numéral, festival conserve la majuscule (le XXXe ou 30e Festival international de jazz de Montréal).

Pour en savoir plus sur ces questions, nous vous invitons à consulter dans notre Banque de dépannage linguistique les articles sur le pluriel des noms en -al et, en particulier, sur celui de cheval, ainsi que sur l'emploi des majuscules dans les dénominations de manifestations commerciales, culturelles et sportives. Vous pouvez également vous reporter à la section des Majuscules dans la sixième édition du Français au bureau (v. p. 391-446, en partic. la page 420 pour le cas de festival).

Source : oqlf.gouv.qc.ca

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« À l'emporte-pièce »

D'une manière directe, nette et franche
D'une manière mordante, incisive
Brutalement, sans tact, sans finesse

Origine : Au début du XVIIe siècle, on parlait de « cautère emporte-pièce » pour désigner un objet tranchant destiné à être chauffé au rouge pour brûler les tissus et cautériser les blessures.

Et c'est le côté tranchant qui est important ici, car aujourd'hui, un emporte-pièce ( ) est un instrument d'acier tranchant ayant une forme bien précise qui permet de découper d'un seul coup des morceaux d'un produit généralement tendre (carton, cuir, tissu, pâte...) ayant les contours de l'emporte-pièce.

C'est de cette faculté de trancher net quelque chose qu'est née, dès le début du XVIIIe siècle, la métaphore qui assimilait l'emporte-pièce à des « propos mordants», notre expression n'étant apparue qu'au milieu du XIXe.
Par extension, elle s'applique aussi pour désigner des manières brutales (« très tranchantes »), sans finesse.

Exemple : « Il a 15 ans quand, en guise de sanction, un enseignant avisé lui "commande" un… roman. “J'étais nul à l'école, j'inventais des histoires, j'ai toujours écrit, j'écrivais ce que j'appelle des laconiques, des pensées à l'emporte-pièce”, raconte Daniel Pennac. »
Le Figaro - Article du 19 février 2009

« L'argument, dans une tradition du théâtre français qui relie Marivaux à Guitry, est amusant, mais la manière dont les auteurs - le critique de cinéma Alain Riou et le chef opérateur Renan Pollès - le bricolent dans une sorte de cinéma artisanal à l'emporte-pièce manque tout de même d'inspiration et de sophistication. »
Le Monde - Article du 6 juin 2009

Source : expressio.fr

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« Se porter comme un charme »

Signification : Très bien se porter, être en parfaite santé.

Origine : Le charme est ici à prendre dans son sens magique, comme un enchantement ou un sortilège.

Cette expression est employée depuis le début du XIXe siècle, alors que comme un charme date du XVIIIe où parler comme un charme, c'était parler comme un enchanteur et aimer comme un charme, c'était aimer passionnément.

Dire de quelqu'un qu'il se porte comme un charme, c'est constater qu'il va très bien, avec parfois une pointe d'étonnement voire de jalousie.

Pour Pierre Larousse, puis d'autres, cette expression se rapportait à l'arbre, comme on dit se porter comme un chêne par allusion à un arbre fort et résistant.

Mais le charme n'a pas du tout les caractéristiques de puissance du chêne et cette explication ne semble pas tenir la route.

Source : expressio.fr

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Coûter un bras

Signification : Coûter très cher ou trop cher

Origine : Il est incontestable que, pour un homme (et même pour une femme !), le bras est une de ces parties du corps dont on aurait beaucoup de mal à se passer, contrairement à des amygdales, un appendice ou une vésicule biliaire, par exemple. La préciosité de la chose est donc tout aussi évidente que pour les yeux de la tête ou la peau des fesses.

Cette expression nous vient d'Amérique du Nord. Nos cousins Canadiens francophones l'utilisent en y ajoutant éventuellement « et la moitié de l'autre ». Quant aux anglophones des deux grands pays de ce continent, ils disent « coûter un bras et une jambe » (to cost an arm and a leg) d'où serait issue la version en français.

Il n'y a malheureusement aucune certitude quant à l'origine de cette expression anglaise, popularisée au début du XXe siècle. Certains supposent qu'elle découle de la locution antérieure « to give one's right arm for something » prononcée par quelqu'un qui, pour affirmer son fort intérêt pour quelque chose, dirait qu'il serait prêt à donner son bras droit en échange.

Mais en creusant, on trouve au moins trois autres explications plus ou moins capillotractées :

  • La première pourrait venir d'une expression (« if it costs a leg ! ») prononcée au Far West par des cow-boys cherchant à accomplir une impitoyable vengeance, même au prix d'une jambe perdue.
  • La deuxième viendrait du militaire américain qui, ayant ses galons cousus sur le haut du bras et ayant commis une faute grave, serait dégradé, perdrait un galon, donc « un bras ».
  • La dernière, fortement contestée, serait due aux anciens portraitistes des XVIIe et XVIIIe siècles qui ne peignaient pas les membres de la personne, sauf contre paiement supplémentaire.

Exemple :

« Maman m'a offert cette trompette pour mes treize ans. Achetée chez Ron Midnight Music Store, cette Martin Committee d'occasion lui a coûté un bras. » — Stanley Péan, Le temps s'enfuit, 1966

« Mon nouveau look m'a coûté un bras, mais cela ne m'inquiétait pas. » — André Noël, Le seigneur des rutabagas, 1999

Source : expressio.fr

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« Faire amende honorable »

Signification : Reconnaître qu'on a tort.
Demander publiquement pardon.

Origine : Devoir de philosophie : lorsque vous prenez une prune pour cause de stationnement non payé, cette amende est-elle honorable? Les copies seront ramassées dans trois heures.

C'est au XVIe siècle que cette expression apparaît, d'abord avec la seconde signification proposée, avec un sens bien plus fort qu'aujourd'hui puisqu'il est carrément question de pénitence publique alors que, depuis le XVIIIe, on l'utilise pour de simples excuses.

Le mot « amende » vient du verbe « amender». Dès le XIIIe siècle, il désignait une peine, une punition correspondant à la réparation d'un tort, souvent grave, avant, bien plus tard, de se spécialiser dans la réparation pécuniaire, comme l'amende que nous versons aujourd'hui à l'État pour peu qu'un radar bien dissimulé nous ait pris en faute ou qu'un pandore mal placé ait constaté un léger chevauchement de ligne blanche continue.

L'amende honorable, qui imposait une demande de pardon en public, était une peine infamante qui se traduisait entre autres par une privation d'honneur (honorable = relative à l'honneur) et était opposée à l'amende profitable, celle-ci consistant en un paiement de sommes d'argent, la seule qui nous est restée.

Exemple : « Haider, qui n'a jamais fait amende honorable pour ses dérapages passés ni abjurés ses anciennes sympathies pour le nazisme, s'était encore fait admonester la semaine dernière par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) pour avoir exilé des demandeurs d'asile dans un centre isolé au milieu des alpages. »
Libération - Article du 11 octobre 2008 sur le décès de Jörg Haider

Source : expressio.fr

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« À bon entendeur, salut! »

Signification : Que celui qui comprend bien [ce que je veux dire ou ce que j'ai dit] en tire profit (ou fasse attention)!

Origine : Cette expression qui date du XVIIe siècle est en général une menace, un avertissement plus ou moins voilé.

Qu'est-ce que ce mot « entendeur »?
Celui qui mange n'est-il pas un mangeur, celui qui marche un marcheur et celui qui râle un râleur? Eh bien un « entendeur», mot qui n'est plus maintenant employé que dans cette expression, c'est quelqu'un qui entend.

Mais ici, le verbe « entendre » doit être compris comme il était aussi employé autrefois pour signifier « comprendre », comme dans les anciennes locutions « entendre à demi-mot » ou « entendre la plaisanterie ».

Quant au « salut », il ne s'agit pas du tout d'une salutation, mais du fait d'échapper à un danger ou à une souffrance.
Autrement dit, « celui qui a bien compris trouvera son salut ».

Cette expression pourrait être une allusion à la parole de l'Évangile « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende » (Matthieu, XIII).

Exemple : « Quand je dis qu'il me l'a avoué..., il me l'a plutôt fait savoir. À bon entendeur salut! File doux avec moi, sinon qu'est-ce que tu prendras dans mon journal! »
Jules Romains - Les hommes de bonne volonté

Source : expressio.fr

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« Prendre la clé des champs »

Signification : Partir, s'enfuir, s'évader, se sauver, prendre sa liberté / donner la liberté.

Origine : Cette expression date du XIVe siècle.

Nous avons ici une métaphore qu'il ne faut surtout pas comprendre comme "la clé qui permet d'ouvrir l'enclos qui entoure les champs", mais plutôt comme "la clé du lieu fermé dans lequel on est et qui va permettre d'accéder aux champs" et donc à la liberté.
Car anciennement 'champs' au pluriel avait le sens de "espace libre", par opposition aux différents espaces clos qu'il était possible de trouver.

Au XVIe, chez Montaigne, on trouve l'expression "donner les champs" qui voulait aussi dire "donner la liberté", les clés en moins.

Exemple : « Quelques-uns [des prisonniers] sont vêtus de casaques et de pantalons jaunâtres zébrés de noir : ce sont ceux à qui l'air de la liberté a manqué et qui, pour le respirer à tout prix, ont essayé de prendre cette belle clef d'or qu'on appelle la clef des champs. »
Maxime du Camp - En Hollande

Source : expressio.fr

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« Prendre le mors aux dents »

Signification : Se laisser aller à la colère.
Se mettre soudainement et avec énergie à un travail, à une entreprise…

Origine : Le sens initial de cette expression qui date du milieu du XVIe siècle vient du monde équestre.
Le mors est en effet un élément du harnais, une pièce qui traverse la bouche du cheval, qui repose sur une zone édentée à l'arrière de la mâchoire, et qui sert à le diriger ( ).

Si jamais le cheval prend le mors aux dents, c'est-à-dire que cette pièce s'avance au-dessus des dents, il devient impossible de le diriger. Et si jamais l'animal s'emballe, le cavalier a alors de fortes chances d'avoir un peu plus tard à numéroter ses abattis[1].

Autrement dit, la prise du « mors aux dents » a d'abord été le symbole de l'emballement, signification qu'on retrouve au figuré dans le premier sens cité de l'expression.

Le deuxième sens vient d'une autre manière de voir la chose : si l'animal prend le mors aux dents, il peut alors en faire complètement à sa tête, il décide de son sort.
Cette liberté d'action du cheval est ainsi traduite chez l'homme par Furetière : « on dit figurément, prendre le mors aux dents, pour dire prendre une bonne résolution et l'exécuter ».
C'est l'ardeur mise dans l'exécution de cette bonne résolution qu'on retrouve aujourd'hui dans le second sens de l'expression.

[1] Et si jamais il se tire sans dommages de sa mésaventure, il pourra toujours fêter ça en chantant « allons enfants de l'abattis, le jour de boire est arrivé ».

Exemple : « J'ai connu des personnes qui avaient l'air très hardies, très osées, même effrontées, et qui prétendaient que ce qu'ils en faisaient n'était que par excès de timidité : ils se jetaient tout d'abord au-delà, de peur de rester trop en deçà. C'étaient des peureux qui s'emportaient et qui prenaient le mors aux dents. »
Charles-Augustin Sainte-Beuve - Chateaubriand

Compléments : À l'origine, au XIIe siècle, 'mors' désigne l'action de mordre. Un peu plus tard, il désigne aussi quelque chose qui est « mordu en une fois » avec le mot dérivé 'morsel' qui deviendra « morceau » au milieu du XVe.

Source : expressio.fr

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« Ne pas être sorti de l'auberge »

Signification : Ne pas en avoir fini avec les difficultés ou les ennuis.

Origine : Voilà une expression du XIXe siècle en apparence étrange, car il semble difficile d’associer les ennuis avec une auberge, généralement destinée à être accueillante.
Et, à part dans l’auberge de Peyrebeille, dite L’Auberge rouge, quand on décide de sortir du lieu, rien ne nous empêche de le faire, pour peu qu’on ait payé notre dû.

Il nous faut donc nous tourner vers l’argot et plus précisément celui des voleurs pour comprendre le sens de cette expression.
En effet, dans ce monde-là, le terme auberge désigne la prison, ce lieu où le voleur trouve gîte et couvert, comme dans une auberge, une fois qu’il a été capturé et condamné.
Autant dire qu’une fois qu’il y est enfermé, non seulement il est loin d’en avoir fini avec les ennuis de la captivité, promiscuité et sévices divers, entre autres, mais il aura beaucoup de mal à en sortir de son propre chef.

Cette expression en a donné une complémentaire qui est sortir de l’auberge pour « se tirer d’un mauvais pas », donc des ennuis dus à la situation pénible dans laquelle on se trouvait.

Exemple :
« - J’ai bien compris votre allusion, lieutenant, mais qu’est-ce que ça change?
- Ça change, ça change que… ça change que si le Klan local est vraiment dans le coup et bien nous ne sommes pas sortis de l’auberge! »
John Toland – No man’s land - 1980

Source : expressio.fr

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« Faon, paon et taon »
La prononciation de mots particuliers

En France, le groupe de lettres aon des mots faon, paon et taon se prononce toujours de la même façon : [9] (an) et on dit [f9] (fan), [p9] (pan) et [t9] (tan). Au Québec, on dit aussi [f2] (fan) et [p2] (pan), mais taon se prononce généralement [t7] (ton).

Les prononciations [f9] (fan) et [p9] (pan) remontent au XVIe siècle. L'évolution phonétique et orthographique depuis le latin a conduit à la prononciation [9] (an) et au graphème aon.

Le cas de taon est différent. Taon s’est autrefois prononcé [ta7] (ta-on); on avait même introduit un h dans le mot pour marquer cette prononciation et l'on écrivait tahon. Les graphies taon et tahon ont coexisté et l'Académie a tranché en faveur de taon en 1718. Les prononciations [t9] (tan) et [t7] (ton) étaient également en concurrence. C’est d’ailleurs cette dernière prononciation que prescrivait l’Académie française au XVIIIe siècle. En France, la prononciation s'est orientée vers [t9] (tan) dès le XIXe siècle, alors qu’au Québec, elle est demeurée [t7] (ton).

Pour pouvoir visualiser la transcription en alphabet phonétique international (API), qui apparaît entre crochets, vous devez avoir la police de caractères API TLFQ. Vous pouvez la télécharger sur notre site en cliquant ici. Pour vous familiariser avec les symboles de l'API utilisés dans la BDL, vous pouvez consulter l'article Alphabet phonétique international.

Source : www.oqlf.gouv.qc.ca

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« Un vent à décorner les bœufs »

Signification : Un vent très violent.

Origine : Je ne sais pas pour vous, mais moi j'imagine bien que, pour qu'il soit capable d'arracher les cornes de bovins, il faudrait que le vent soit extrêmement fort et emporte aussi les tuiles de toit et les antennes satellite, qu'il oblige même les hérissons et les hippopotames à s'accrocher très fort de leurs petits bras musclés aux branches des arbres où ils gambadent habituellement, pour éviter d'être emportés.

L'image est donc claire, mais à ma connaissance et à celle de Météo France, personne ne s'est jamais plaint de s'être pris une corne dans la figure un jour de tempête.
Comment une telle image a-t-elle donc pu germer dans l'esprit de ceux qui l'ont inventée?

La seule explication plausible qui court les champs est la suivante :
Lorsqu'ils sont parqués en stabulation libre ( ) dans une étable, les bovins sont susceptibles de se blesser mutuellement avec leurs cornes et d'être gênés pour accéder à leur nourriture. Pour leur éviter ça, il faut donc les écorner[1].

Mais cette opération, qui se pratique alors que les animaux sont en liberté dans les champs, provoque des saignements qui attirent les mouches et autres insectes en grandes quantités, ce qui n'est pas très recommandé pour les plaies.

C'est pourquoi les paysans fûtés, profitant du fait que les mouches préfèrent faire une belote au chaud chez elles les jours de grand vent, pratiquent l'opération à ces moments-là, permettant ainsi à la plaie de sécher et cicatriser bien plus facilement.

Limpide, non ?
Mais alors que répondre lorsqu'un paysan vous assure à juste titre que l'écornage des bœufs pour la stabulation libre ne se pratique que depuis le milieu du XXe siècle et qu'on sait que l'expression est attestée depuis le XIXe?
Eh bien, il suffit de lui rétorquer que, même hors besoins liés à l'étable, l'écornage des animaux se pratique au moins depuis le XIIe siècle (date d'apparition du mot) et que, par conséquent, on peut imaginer que les paysans ont eu, depuis ce temps, largement le temps de constater l'influence du vent sur la présence des mouches et la cicatrisation des plaies.

[1] Il existe pourtant des voix qui s'élèvent contre cette mutilation des animaux qu'ils considèrent comme inutile, car il existerait des élevages où des bovins à cornes sont en stabulation libre sans aucune gêne.

Exemple : « En ce jour de deuil, Jean Galfione fait ses adieux à l'athlétisme mondial. Gêné par un vent à décorner les bœufs, le champion olympique d'Atlanta ne parvient pas à passer les qualifications de la perche. »
V. Bregevin - Eurosport, 15/08/2005

Compléments : On dit aussi « un vent à décorner les cocus », autres bêtes à cornes, mais cela dépend des régions et du type des animaux élevés.

Source : expressio.fr

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« Prendre la poudre d'escampette »

Signification : S'enfuir.

Origine : Ah, voilà qui est intéressant!
Donc, il suffirait de cueillir deux ou trois escampettes bien mûres, de les laisser sécher à coeur avant de les réduire en poudre, puis de mélanger cette dernière avec un peu de bave de crapaud et de fiente de cormoran, pour obtenir une mixture capable de permettre à un fuyard de courir bien plus vite?
Ah, mais, que nenni!

D'abord, comme les escampettiers n'existent pas sous nos latitudes (ni ailleurs, me dit-on en régie), on aurait bien du mal. Et, de nos jours, la fiente de cormoran n'est plus ce qu'elle était, ma bonne dame!

Ce qui prouve incontestablement qu'il faut chercher dans une autre direction.

C'est donc en allant plutôt par ici, à peu près vers le nord-nord-est (mais on peut aussi aller par là, si on préfère) qu'on découvre que l'escampette est un diminutif de « escampe» qui, au XVIe siècle, désignait la fuite, mot lui-même issu du verbe du XIVe « escamper» qui voulait dire « fuir» (mais qui était considéré comme un mot vulgaire).
De nos jours, le mot « escampette » n'est plus utilisé que dans cette locution qui date du XVIIe siècle.

Quant à la poudre, on ne sait pas vraiment s'il s'agit de celle qui, en explosant, provoque la fuite, ou plus probablement de la poussière du chemin que soulève le fuyard en courant.

Exemple : « Je dis que c'est grave! Si je croyais cela, je ferais les bagages demain et frrrt, je prendrais la poudre d'escampette! »
Georges Duhamel — Cécile parmi nous

Source : expressio.fr

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« Payer en monnaie de singe »

Signification : Payer en grimaces ou en fausse monnaie, au lieu de payer réellement.

Origine : Au XIIIe siècle, Saint-Louis décida qu'il faudrait payer une taxe pour emprunter le pont qui, à Paris, reliait l'île de la Cité à la rue Saint-Jacques.
Il y avait toutefois une exception à cette règle : les forains, bateleurs ou jongleurs qui possédaient un singe pouvaient, en guise de paiement, faire faire son numéro à leur animal.

C'est cette forme de paiement particulier qui a donné naissance à notre monnaie de singe.

Source : expressio.fr

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« Être un pissou »

Signification : Être peureux, lâche. Avoir peur de tout.

Origine : Pissou, attesté comme terme d'injure, est connu en québécois depuis la fin du XVIIIe siècle, mais il remonte probablement au début du régime français. En français standard populaire du nord-ouest de la France, pissou signifiait « enfant qui pisse au lit ». Pissou dériverait du verbe pisser, du latin populaire pissiare « uriner ».

On a longtemps cru que pissou « lâche, peureux » venait de l'anglais pea soup. L'appellation anglaise pea soup est d'abord signalée, chez les anglophones, pour parler des « Canadiens français », reconnus pour manger de la soupe aux pois. La rencontre des deux mots, pissou « lâche » et « pea soup » sur le plan formel et phonétique, a certainement joué dans l'évolution de pea soup, puisque sa valeur dépréciative est signalée vers 1896. Pissou, sobriquet populaire, a aussi existé en France, mais aujourd'hui il est sorti de l'usage courant.

Source : www.tv5.org

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« Avoir l’air magané »

Signification : Avoir l’air en mauvais état

Origine : Cette expression s’applique autant aux personnes qu’aux objets.
En ancien français, mahaignier signifie « blesser, estropié ». En Bretagne, on retrouve maganner « remuer avec vivacité, brutaliser » et maganer « agacer quelqu'un ». Avec des sens voisins, le mot, et plusieurs variantes phonétiques sont signalés en Normandie, dans le Poitou, en Wallonie, en Lorraine et en Suisse.

Au Québec, le premier relevé date de 1856. Il est toutefois certain que le mot magané était utilisé au début de la colonisation en raison de ses nombreuses relations sémantiques avec l’ancien et le moyen français.

Source : www.tv5.org

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« Comme la misère sur le pauvre monde »
Origine : Cette expression québécoise renvoie directement à cette expression beaucoup plus ancienne : comme la vérole sur le bas clergé.

Popularisée dans le courant du XXe siècle, cette expression daterait de l'Ancien Régime. À cette époque, la vérole désignait la syphilis, une maladie vénérienne très grave. Si cette dernière venait à se répandre parmi les hommes d'église qui constituent le bas clergé et qui ont, soi-disant, fait vœu de chasteté, cela s'avèrerait être relativement brutal.

Source : www.hiphopfranco.com

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« Reprendre du poil de la bête »

Signification : Aller mieux après avoir été très malade.
Reprendre l'avantage sur un adversaire après avoir été en situation de faiblesse.

Origine : À l'origine, cette expression avait un sens plus restreint, puisqu'elle voulait dire 'chercher le remède dans ce qui cause le mal » ou « chasser le mal par le mal », venu de la croyance répandue que les poils de la bête qui venait de mordre permettaient de guérir la plaie.

Complément : En espagnol, en italien ou en anglais, il existe une expression identique, quasiment mot pour mot, que les anglophones appliquent paraît-il à la lettre, lorsqu'il s'agit de reprendre une bonne rasade d'alcool pour chasser la cuite de la veille... et, peut-être, préparer la suivante.

Source : expressio.fr

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« Un froid de canard »

Signification : Un très grand froid, un froid très vif.

Origine : Cette expression viendrait de la chasse au canard, qui se pratique en automne, mais aussi en hiver où le chasseur doit rester immobile, aux aguets, et laisser le froid lui pénétrer jusqu'à l'os en attendant qu'une de ses pauvres victimes veuille bien s'approcher suffisamment pour qu'elle ait des chances de finir en confit ou autre préparation culinaire.

Érik, lecteur d'expressio.fr, apporte une précision intéressante qui semble tenir la route :
Le canard se chassant pendant une période assez longue sur une partie de laquelle il ne fait forcément froid, il est nécessaire de préciser à quoi correspond ce « froid de canard ».

Comme chacun sait, le canard vit volontiers sur les lacs et étangs où il a ses habitudes une grande partie de l'année. L'étendue d'eau le protège en partie de ses prédateurs terrestres dont les humains font partie.
Lorsque la température devient très froide et que les étangs gèlent, le canard est obligé de se déplacer et rejoint des eaux vives, ruisseaux et rivières, moins sujets au gel, ce qui accentue sa mobilité et donc sa visibilité.
Et ce serait en effet ces jours de froid très vif que le chasseur aurait le plus de chance de rencontrer ce pauvre palmipède.

Source : expressio.fr

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« Ne connaître ni d'Ève, ni d'Adam »

Signification : N'avoir jamais entendu parler de quelque chose ou de quelqu'un.

Origine : Qui ne connaît pas Adam et Ève? Je ne veux pas dire « personnellement », bien sûr. Mais qui n'en a jamais entendu parler?
Le premier homme, Adam, créé par Dieu en tant que brouillon, puis la première femme, Ève, créée en corrigeant les quelques anomalies de la première version[1].
Ce sont ces deux êtres qui sont à l'origine de toute l'humanité[2], donc de vous et de moi.

Ne connaître quelqu'un ni d'Ève ni d'Adam, c'est ne pas le connaître directement, ni de réputation, ni par personnes interposées, même pas par les proches de la famille, aussi loin qu'on puisse remonter dans cette famille, y compris en allant jusqu'à Ève et Adam.

Cette expression existe au moins depuis la fin du XVIIe siècle, puisqu'en 1700, dans Le père Bouhours, jésuite convaincu..., on trouve l'extrait suivant :
« (...) une histoire et des bruits qui ont eu pour principal fondement la grossesse scandaleuse d'une fille qu'ils ne connaissaient ni d'Ève ni d'Adam (...) ».

Bien entendu, je ne peux passer sous silence la forme légèrement adaptée de cette expression : "ne connaître ni des lèvres, ni des dents", version qui ne date pas de Coluche, mais de 1908.
On ne trouve aussi chez San-Antonio "ni des lèvres ni de l'Isle-Adam ".

[1] Non mesdames ! Je n'ai strictement rien à me faire pardonner...
[2] Enfin c'est ce qui se dit dans certaines chaumières. Moi je n'y étais pas. Alors, je ne peux jurer de rien.

Source : expressio.fr

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« Se croire sorti de la cuisse de Jupiter »

Signification : Se prendre pour quelqu'un de remarquable, d'exceptionnel.
Être imbu de soi-même.

Origine : Jupiter, tout le monde connaît.
Pas la cinquième planète du système solaire, mais le dieu de la mythologie romaine dont elle tire d'ailleurs son nom.

Chez les Grecs (dont la mythologie est parallèle à la romaine), le même dieu d'appelait Zeus, et nous allons rester dans les noms Grecs pour raconter comment Dyonisos, futur dieu du vin, est sorti de la cuisse de Zeus, donc de Jupiter.

Dionysos est né d'une aventure extra-conjugale de Zeus avec Sémélé.
La troisième femme de Zeus, Héra (qui était aussi sa soeur - autres temps, autres moeurs), horriblement jalouse de constater la grossesse de Sémélé, lui prétendit que Zeus n'était en réalité qu'un horrible monstre.

Sémélé supplia alors son amant de se laisser voir nu, dans toute sa puissance, pour vérifier les dires d'Héra (NDR : Zeus et Séméné n'avaient pas dû garder la lumière allumée lorsqu'ils ont conçu Dyonisos).

Mais Séméné, qui n'était qu'une pauvre mortelle, ne supporta pas la vue des éclairs entourant son amant et se mit à brûler comme une torche.
Zeus arriva à extraire le petit Dionysos du ventre de sa mère, bien avant le terme de la gestation. Comme il n'y avait pas encore d'incubateurs à l'époque, il enferma l’enfant à l'intérieur de sa propre cuisse pour le protéger jusqu'au jour prévu pour la naissance.

Trois mois plus tard Dionysos naquit, pour de bon cette fois, parfaitement formé.
Comme quoi les dieux étaient vraiment fortiches en ce temps là[1].

L'expression ne conserve de cette histoire que la supériorité des dieux (qui chez nous, pauvres humains, aurait eu l'astucieuse idée de planquer un prématuré dans sa cuisse?), celui qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter ayant tendance à se prendre pour un dieu vivant.

[1] Ce n'est plus le cas maintenant. On ne peut plus rien attendre de la protection des dieux. Il n'y a qu'à voir les fléaux, récents, en cours ou à venir, qui touchent le genre humain comme le tsunami, le cyclone Katrina, les tremblements de terre meurtriers, la CGT ou la grippe aviaire, par exemple.

Source : expressio.fr

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« Se mettre sur son 31 »

Signification : Mettre ses plus beaux vêtements.

Origine : On ne connaît pas l’origine exacte de cette expression. Toutefois, plusieurs hypothèses ont été émises. La première concernerait la Prusse. Il s’agirait du 31 du mois, qui n’arrive que 7 fois par an, date à laquelle les troupiers recevraient un supplément pour terminer le mois. On aurait alors organisé à cette occasion tous les 31 du mois une visite des casernes, où les soldats devaient nettoyer de fond en comble leur paquetage pour avoir l’air les plus beaux possible. La seconde explication se base sur l’ancienne forme « se mettre sur » pour « mettre sur soi », « s’habiller ». Le chiffre 31 serait tout simplement une déformation de « trentain » qui désignait un drap très luxueux. Selon une autre explication, l'expression nous proviendrait d'une fête jésuite qui a lieu le 31 juillet (fête de Saint-Ignace-de-Loyola). Durant la célébration, les novices recevaient de nouvelles soutanes.

Source : linternaute.com

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« Avoir un nom à coucher dehors »

Signification : Avoir un nom difficile à prononcer ou à retenir.

Origine : Cette expression a une origine assez surprenante. Elle provient en effet d'une époque où lorsqu'une personne était perdue et devait demander le gîte à des inconnus, il valait mieux pour elle qu'elle ait un nom à résonance « chrétienne » pour que quelqu'un accepte de lui offrir un endroit où passer la nuit. Il en était de même dans les auberges où les personnes dont le nom était le plus bourgeois avaient le plus de chances d'obtenir une chambre. Ainsi, les autres allaient devoir dormir dehors. C'est pour ces raisons que l'on dit « avoir un nom à coucher dehors », dont le sens est heureusement aujourd'hui différent puisqu'il s'agit simplement d'avoir un nom compliqué à prononcer ou à retenir, même si l'expression a toujours une valeur relativement négative.

L'armée napoléonienne serait une autre origine possible. Elle était composée de nombreux soldats recrutés lors des campagnes à l'étranger. Lors des stationnements dans des villes, les habitants étaient tenus d'héberger les officiers titulaires d'un billet de logement. Certains de ces officiers, avaient des noms de consonance étrangère, ils pouvaient passer pour des ennemis, on disait qu'ils avaient des « noms à coucher dehors avec un billet de logement ». L'expression aurait depuis été raccourcie à « avoir un nom à coucher dehors ».

Source : linternaute.com

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« Être Gros-Jean comme devant »

Signification : Ne pas être plus avancé; avoir eu un espoir important (de réussite, de progression sociale, de gains...) et se retrouver comme avant du fait de l'espérance déçue.

Origine : Autrefois, un Gros-Jean était un rustre ou un niais. Et devant était compris comme avant.

Un Gros-Jean qui n'arrivait pas à comprendre quelque chose, même après qu'on lui eut donné des informations susceptibles de l'aider, était donc aussi stupide après qu'avant.

C'est Jean de la Fontaine qui a popularisé cette expression dans La Laitière et le Pot au lait ( )

Le Gros-Jean était aussi présent dans l'expression inutilisée aujourd'hui : "Gros-Jean en remontre à son curé" pour parler de celui qui ne sait rien, mais prétend apprendre des choses à celui qui détient le savoir.

Source : expressio.fr

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« Tirer le diable par la queue »

Signification : Vivre avec des ressources insuffisantes / Avoir des difficultés à subvenir à ses besoins.

Origine : Si c'est Dieu qui gouverne, le Diable est dans l'opposition. Et il le montre bien, glissant des peaux de bananes autant que faire se peut dans les tentatives infructueuses du Créateur pour ramener l'Homme dans le droit chemin.

Ce personnage existe depuis la nuit des temps dans l'imaginaire des humains, sous une forme ou une autre.
Et les histoires où un homme fait appel au Diable pour l'aider à le sortir d'un très mauvais pas sont nombreuses.

C'est pourquoi, suite au mystère qui entoure l'origine de cette expression, de nombreux lexicographes ont tenté de l'expliquer par l'image de l'homme qui, étant dans un grand besoin, passe un coup de fil au Diable pour le faire venir. Mais une fois ce dernier présent et les raisons de l'appel au secours expliquées, celui-ci décide de repartir sans accorder d'aide. Le pauvre homme, qui est pourtant prêt à vendre son âme tellement il est dans le besoin, cherche alors désespérément à le retenir par ce qui lui tombe sous la main, c'est-à-dire la queue.

Mais Duneton, grâce aux travaux récents de Pierre Enckell (écrivain, journaliste et lexicographe contemporain), signale qu'il y a longtemps, cette expression avait un autre sens.
Aux XVIe et XVIIe siècles, les textes où elle apparaît montrent qu'elle signifiait « travailler humblement pour gagner raisonnablement sa vie ».
Mais en aucun cas, il n'y a de notion de misère, de gêne, de difficulté à gagner sa vie.

Par contre, dès 1690, Furetière donne notre signification actuelle à l'expression.

Ces découvertes récentes ne font qu'ajouter un mystère au précédent :
• On ne sait toujours pas ce qui a fait basculer le sens de l'expression, donc le lien qu'il peut y avoir entre la misère et le diable qu'on tire par la queue
• Mais on ne sait pas plus pourquoi, auparavant, un travail humble était comparé à un 'tirage' de queue du diable.

Source : expressio.fr

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« Faire la fine bouche »
Signification : Faire le difficile.

Origine : À l'origine (et c'est une expression attestée dès la deuxième moitié du XVe siècle), on disait « il fait la petite bouche » à propos de quelqu'un qui faisait le difficile face aux plaisirs de la table.
Ce qui se comprend aisément, par opposition à quelqu'un qui ouvre grand la bouche pour ingurgiter toutes les bonnes choses pleines de calories qu'on peut trouver sur une table bien garnie.

Avec le temps, l'expression a évolué, le mot « petite » a été remplacé par « fine » et le sens de l'expression s'est étendu à toutes choses normalement appréciées.

Source : expressio.fr

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« Jeter le bébé avec l’eau du bain »
Signification : Rester concentré sur l’essentiel d’un problème ou d’une situation / Perdre de vue l’essentiel

Origine : La date d’apparition ce l’expression ” jeter le bébé avec l’eau du bain” est méconnue. Il semblerait qu’elle apparaisse d’abord dans la littérature Allemande, vers 1512, sous la forme:”Das Kind mit dem Bad ausschütten”. Séduit par cette expression les anglais l’empruntent, à la fin du XIXe siècle, et la traduisent littéralement en “to throw / don’t throw the baby out with the bath water” et ce n’est que récemment que les français se sont appropriés cette locution en la traduisant à leur tour littéralement.

Cette expression, faisant référence à quelque chose d’essentiel à ne pas perdre de vue, trouverait, parait-il, son origine dans les pratiques d’hygiène d’antan; L’eau n’étant pas disponible directement dans les maisons et devant être chauffée avant d’être utilisée pour les bains, ces derniers ne se faisaient qu’une fois par semaine. Ainsi, lorsqu’un bain était préparé il servait à toute la famille par ordre d’importance (d’abord le maître de maison, puis les fils ensuite la gent féminine et finalement les enfants et les bébés). On imagine bien qu’avec de telles pratiques la limpidité de l’eau à la fin des bains devait être douteuse et qu’il était essentiel de retirer le bébé avant de vider l’eau afin de ne pas perdre « quelque chose » de très important. L’utilisation de cette expression comme cri d’alarme lors de la vidange du bain (similaire au « timber» canadien lors de la chute d’un arbre) n’est cependant pas certifiée, mais elle reste une explication amusante.

Source : www.mon-expression.info

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« L'argent n'a pas d'odeur »
Signification : L'argent malhonnêtement gagné ne trahit pas son origine.
Peu importe d'où provient l'argent, l'essentiel est d'en avoir.

Origine : Il suffit de faire tomber un billet de banque dans une fosse à purin puis de le récupérer pour comprendre que la véracité de cette expression est discutable, au moins au sens propre (si l'on peut dire, vu l'état du billet).

Cette expression s'emploie en général pour un bien mal acquis dont on préfère oublier l'origine douteuse.

C'est de l'empereur Vespasien qui régna sur Rome de 69 à 79 après J.-C., qu'elle viendrait.
En effet, les caisses de l'empire étant vides, son contenu ayant été dilapidé par Néron, Vespasien institua nombre de taxes diverses afin de renflouer le trésor de l'État.

L'une d'entre elles marqua plus particulièrement les esprits, celle sur les urines destinées à être collectées pour servir aux teinturiers (elles servaient à dégraisser les peaux). Elle était payable tous les quatre ans par tous les chefs de famille, en fonction du nombre de personnes (et d'animaux) vivant sous leur toit.

Bien entendu, le peuple se moqua de cette taxe et Titus, le fils de Vespasien, lui en fit la remarque. L'empereur lui mit alors une pièce de monnaie sous le nez et lui dit : "ça ne sent rien" ("non olet"), sous-entendant ainsi que peu importait la provenance de l'argent tant qu'il remplissait les caisses.

Source : expressio.fr

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« Laver son linge sale en famille »

Signification : Régler les fâcheuses affaires au sein du groupe concerné et non en public, discrètement et sans témoins.

Origine : Aujourd'hui, pour laver votre linge sale, il vous suffit d'ouvrir le hublot de votre machine à laver, d'entasser le linge dans le tambour, d'ajouter un peu de lessive et d'appuyer sur le bouton de démarrage.
Ce faisant, vous êtes sûr que rien ne sortira de la maison.

Mais autrefois, le linge se lavait au lavoir, en compagnie des autres femmes du voisinage et les commérages allaient bon train. L'endroit, dont le rôle social était extrêmement important, était parfait pour se tenir au courant des potins locaux et même des nouvelles du monde, lorsqu'elles arrivaient dans le coin.
Il permettait aussi aux femmes présentes de parler de leurs différends familiaux et donc de les ébruiter très largement, un secret n'étant bien gardé que lorsque tous ceux qui le connaissent sont décédés.

L'image que contient l'expression est donc simple à comprendre : n'allons pas au lavoir ébruiter nos problèmes et dissensions familiaux (le linge sale) ; lavons (réglons) tout ça chez nous, en famille (au sein du groupe), et nos affaires resteront secrètes.

La naissance de l'expression est souvent attribuée à Voltaire, au XVIIIe siècle. Mais si l'auteur emploie bien "linge sale à blanchir", c'est pour désigner les poèmes que lui envoie pour correction le roi Frédéric II de Prusse, pas pour parler d'affaires ou de problèmes particuliers.
Par contre, elle aurait été utilisée au cours du même siècle par Casanova, et reprise en plusieurs occasions par Napoléon.

Exemples : « Si vous vous permettez de petites infamies, que ce soit entre quatre murs. (...) Napoléon, appelle cela : laver son linge sale en famille »
Honoré de Balzac - Les illusions perdues

« Après avoir lavé notre linge [avec Gide] nous eûmes toujours des rapports agréables »
Jean Cocteau - Poésie et critique

Source : expressio.fr

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« Secret de polichinelle »

Signification : Faux secret, que tout le monde connaît.

Origine : Le personnage de Polichinelle (marionnette venue du Pulcinella de la commedia dell'arte - ) parle beaucoup, à tort et à travers, au point de ne jamais savoir tenir sa langue ou garder un secret.

Source : expressio.fr

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« Tomber dans les pommes »

Signification : Perdre connaissance, s'évanouir.

Origine : L'apparition de cette expression est confirmée en 1889, mais l'origine réelle en est inconnue.

Certains ont supposé que les « pommes » étaient une déformation de pâmes (tomber en pâmoison, s'évanouir), mais ce terme n'a plus du tout été employé depuis le XVe siècle et il est donc extrêmement peu plausible qu'une déformation verbale ait pu avoir lieu au XIXe siècle.

L'origine la plus probable, viendrait d'une locution que George Sand emploie dans une lettre à Madame Dupin, dans laquelle elle écrit « être dans les pommes cuites » pour dire qu'elle est dans un état de fatigue avancée, à rapprocher de l'expression être cuit.
Cette locution, peut être influencée par l'ancien se pâmer, aurait donné l'expression actuelle.

Exemple : « Le docteur Baumal (…) c'est lui qu'on appelait rue de la Pompe pour s'occuper des gars qui étaient tombés dans les pommes; il les ranimait, et on recommençait à leur tortiller les doigts de pied. »

Simone de Beauvoir - Les Mandarins

Source : expressio.fr

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« Filer à l'anglaise »
Signification : Partir sans dire au revoir, sans se faire remarquer.

Origine : L'origine de cette expression n'est pas certaine.

Il peut s'agir d'une vengeance relativement récente vis-à-vis du peuple d'Outre-Manche qui utilise l'expression "to take French leave" (filer à la française) pour signifier la même chose.

Il peut aussi s'agir d'une déformation orale du mot anguille.

Parmi d'autres explications, au XVIe siècle, un créancier était appelé un Anglais, et on imagine bien le débiteur filer à l'anglaise lorsque son créancier "préféré" était dans les parages.

Source : expressio.fr

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« Pot aux roses »
Signification : Secret, mystère, réalité bien cachée.

Origine : Cette expression remonte au XIIIe siècle.
Employée avec le verbe 'découvrir', elle est utilisée avec la même signification que découvrir le pot au XIVe et découvrir le pot pourri au XVe.

Mais si son utilisation ancienne est avérée, son origine est très discutée. Pour certains, cela viendrait du pot contenant le rose dont les femmes se fardaient. Sa découverte levait le voile sur la 'tromperie' que représentait leur teint si agréable.

La plus probable des explications viendrait d'un mélange entre le couvercle du pot, récipient banal, qui une fois soulevée permettait d'en découvrir le contenu, et du complément aux roses pouvant évoquer une préparation rare voire secrète.
Sans oublier l'ajout éventuel de la valeur érotique de rose pour désigner la virginité, l'hymen.

Enfin, M. Rat imagine (sans aucune preuve pouvant l'étayer) que l'expression viendrait du vase de roses que laissaient les belles au bord de leur fenêtre afin que leur galant puisse y déposer un mot doux, sa découverte révélant leur relation.

Source : expressio.fr

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« La cheville ouvrière »
Signification : Personnage principal, agent essentiel autour duquel s'organise et fonctionne une entreprise.

Origine : Il ne faut pas confondre Arlette Laguillier[1] qui est la cheville ouvrière de Lutte Ouvrière avec la cheville que l'ouvrière s'est foulée en faisant de la lutte, ce qui l'empêche d'être la cheville ouvrière de sa petite entreprise.

A l'origine, la cheville ouvrière est, dans un assemblage mécanique, la pièce qui travaille le plus tout en supportant l'effort principal.
En 1694, Furetière écrit, à propos des carrosses et autres voitures de l'époque : "grosse cheville de fer sur laquelle tourne le train de devant, et qui l'attache à la flèche".
C'est donc une pièce maîtresse, totalement indispensable au bon fonctionnement d'un ensemble dans lequel elle oeuvre (d'où le 'ouvrière').

Apparemment, c'est Lesage qui, en 1715, utilise le premier la métaphore que nous connaissons aujourd'hui où la cheville ouvrière désigne en général une personne devenue indispensable à la bonne marche de son organisation.

[1] Oui, cette dame qui ressurgit de nulle part à chaque élection présidentielle et qui, alors, pousse régulièrement son cri rauque et sauvage à faire frémir les acariens et les castors aveugles : "travailleurs, travailleuses, on vous exploite, on vous spolie...".
On l'a aussi parfois vue en maillot rouge courir au ralenti sur une plage, dans "Arlette à Malibu".

Source : expressio.fr

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« Batterie »

Le substantif batterie, dérivé de battre, a eu au Moyen Âge les sens de « bataille », d’ « attaque » et d’ « instrument pour battre », puis, jusqu’au XIXe siècle, dans le langage populaire, celui de « querelle au cours de laquelle on échange des coups ». En français moderne, le terme appartient premièrement au vocabulaire militaire. Il signifie « réunion de pièces d’artillerie et du matériel nécessaire à leur service » : l’aéroport était protégé par une batterie de défense contre avions. Par analogie, le mot sert à nommer des ensembles de pièces semblables ou de pièces groupées pour une même fin : une batterie de haut-parleurs et une batterie de cuisine. Batterie désigne particulièrement tout « ensemble d’éléments produisant de l’énergie électrique par la transformation d’énergie chimique ou de dispositifs producteurs de courant électrique constitués de façon à emmagasiner cette énergie et reliés entre eux ».

Les petits éléments qui ne font que transformer de l’énergie chimique en énergie électrique pour faire fonctionner les appareils électriques portatifs – lampes de poche, lampes de camping, électrophones (voir PHONOGRAPHE), postes de radio, etc. – sans qu’il soit besoin de les brancher à une prise de courant, sont des piles. Les dispositifs qui accumulent de l’énergie électrique sont des accumulateurs. Une batterie d’automobile est un ensemble d’accumulateurs reliés entre eux. Une fois reliées les unes aux autres par la pression d’un ressort, les piles d’une lampe de poche ou d’un récepteur de radio forment une batterie. Une fois reliées seulement : la batterie de mon poste (voir STATION) se compose de quatre piles.

Il ne faut pas dire j’ai besoin de [BATTERIES] pour ma lampe de poche, mais j’ai besoin de piles pour ma lampe de poche. En employant le mot batterie au lieu de pile, on commet un anglicisme : le mot anglais battery, emprunté il y a longtemps au français, signifie « pile » ou « batterie » selon qu’on parle d’une pile ou d’une batterie.
Source : Dictionnaire des difficultés de la langue française au Canada, deuxième édition

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« Estrie »

Mot bizarre créé à Sherbrooke. En français, quand on parle de l’Est et de l’Ouest, on pense tout de suite à utiliser les mots Orient et Occident, qui sont des termes très généraux. Personne n’a encore imaginé de former un mot [OUESTRIE] pour désigner une région de l’ouest d’un pays.

Ce qu’il y a de plus baroque dans le mot [ESTRIE] employé au Québec, c’est qu’il désigne une région située dans la partie ouest du territoire. On a voulu remplacer Cantons de l’Est, nom qu’on jugeait trop près de l’anglais Eastern Townships, mais cette désignation a une connotation historique qui permet de la comprendre : il s’agit des cantons les plus à l’est du Canada où des loyalistes venus des États-Unis se sont installés en nombre et ont vécu depuis deux siècles environ, c’est-à-dire depuis la Révolution américaine. En proposant le terme absolu d’[ESTRIE], on crée une absurdité, car la région qu’on veut désigner ainsi n’est pas dans la partie orientale du Québec mais dans sa partie occidentale.

Si l’on tient à conserver cette découverte linguistique, qui n’est pas incorrectement construite, elle s’appliquerait mieux au vaste territoire malheureusement appelé [CÔTE NORD].

Source : Dictionnaire des difficultés de la langue française au Canada, deuxième édition

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Origine des mots, histoire des expressions et drôleries de la langue! 

  • Mots en péril : Mirliflore et Matoiserie

    Mirliflore n. m
    Terme familier. Jeune homme qui fait l’agréable, le merveilleux.
    « Je figurerais mal dans un cercle de petits mirliflores. » (Mme d’Épinay.)
    Francisque Michel voit dans ce mot une altération de mille fleurs, dénomination prise de bouquets dont se paraient les élégants du temps passé.

    Matoiserie n.f
    Tromperie, fourberie.
    « Mais d’où vient qu’au renard Ésope accorde un point,
    C’est d’exceller en tours pleins de matoiserie? » (La Fontaine.)

    Source : Quelques mots en péril selon Jean Tribouillard de l’Association de défense de la langue française

    • Connaissez-vous l’origine de l’expression « C'est quétaine »?

    Signification : C’est démodé, de mauvais goût, laid, affreux.

    Origine : Plusieurs histoires circulent au sujet du mot quétaine. La plus probable suggère que le mot est une déformation du nom de famille Keaton ou Kitten. Cette famille vivait dans un quartier défavorisé de Saint-Hyacinthe au cours des années 1940. On disait qu’elle avait des goûts vestimentaires discutables. C’est ainsi que c’est quétaine a commencé par désigner une personne mal habillée et ensuite un style, une personne ou une manière de vivre démodé ou de mauvais goût.
    Source : www.tv5.org

    • Connaissez-vous l’origine de l’expression « Courir la galipote »?

    Signification : Chercher les aventures galantes et amoureuses.

    Origine : Avant 1761, courir la galipote signifiait « aller au sabat sur un manche à balai; être ensorcelé ». C’est un mot dialectal de l'ouest et du centre de la France sous différentes formes : galipotte, ganipote, et ces deux formes sont attestées dès le XVIIIe siècle. Galipote a développé les sens de « course effrénée », « loup-garou; animal ou être fantastiques que certains prétendent voir courir la nuit ». Galipote représente probablement une variante régionale de galipette, c'est-à-dire pirouette, au propre et au figuré avec une influence de la famille de galoper : courir, aller vite. Dans la francophonie, courir la prétentaine équivaut à courir la galipote. Le nom galipote ne s’emploie que dans cette expression.
    Source : www.tv5.org

    • Connaissez-vous l’origine de l’expression « L’habit ne fait pas le moine »?

    Signification : Il ne faut pas juger les gens selon leur apparence.

    Origine : Pour nos ancêtres l’habit était le signe extérieur de leur rang social : la robe pour le moine, la tunique pour le serviteur, l’armure pour les chevaliers… Dès lors, il n’était certes pas malin de se faire passer pour un autre à cette époque.

    Dès le XIIIe siècle, le Pape Grégoire IX donnait son sens à l’expression dans « les Décrétales ». « Le roman de la Rose » versifie ce proverbe en soulignant prudemment la distinction entre l’être et le paraître, en effet Saint Jérôme en précise le sens en disant : « ce n’est pas à l’habit qu’on reconnaît le moine, mais à l’observation de la règle et à la perfection de sa vie. »

    Cette expression devenue célèbre fut reprise par Shakespeare dans « Henry VIII ».
    D’aucuns retrouvent l’origine de cette expression dans le fait que, le 8 janvier 1297, François de Grimaldi (dit François le Malicieux) s’empara de la forteresse de Monaco en se faisant passer pour un moine franciscain. Le blason monégasque retrace d’ailleurs cette épopée en y faisant figurer deux moines tenant l’épée.
    Source : www.mon-expression.info

    • Connaissez-vous l’origine de l’expression « Être riche comme Crésus »?

    Signification : Être très riche