Chez Porsche, de l’allemand plutôt qu’un mauvais anglais

Chez Porsche, de l’allemand plutôt qu’un mauvais anglais

 
SELON LE QUOTIDIEN ALLEMAND SÜDDEUTSCHE ZEITUNG 
15 octobre 2010 
www.ouijeparlefrancais.com 

Le constructeur de voitures de sport Porsche parie sur la langue allemande pour ses relations internes. Son utilisation augmente l’inventivité des ingénieurs et la qualité des échanges en réunion, selon le Süddeutsche Zeitung. À l’inverse, une utilisation excessive de l’anglais perturbe le travail lorsque ceux qui s’expriment ne sont pas ceux qui sont le mieux à même d’y répondre, mais ceux qui maîtrisent le mieux l’anglais. 

L’article montre que l’emploi systématique de l’allemand chez Porsche constitue une raison majeure de sa réussite. Comme l’ont constaté linguistes et conseillers de l’entreprise, l’anglais apparait en effet comme un handicap, et ce à plusieurs niveaux : 

- collaborateurs bloqués qui ne s’expriment plus lors des réunions ; 

- imprécision dans la traduction de points de détail pointus dont la compréhension est cruciale ; 

- ralentissement et même arrêt de processus de travail lorsque seuls les collaborateurs qui maîtrisent l’anglais parviennent à s’exprimer alors qu’ils ne sont pas forcément les spécialistes de la question ; 

- dossiers non traités, missions non exécutées faute de compréhension suffisante des contenus ; 

- mais surtout : l’usage de l’anglais inhibe l’imagination et l’inventivité des ingénieurs, facultés qui font la force de l’entreprise..... 

Cependant, alors que les succès de Porsche, non seulement sur le plan commercial mais dans l’estime des Allemands, sont incontestables, la plupart des grandes entreprises allemandes s’anglicisent et vont jusqu’à angliciser leurs noms et, comme Siemens et la BASF, ceux de leurs principales branches d’activité. Il est pourtant clair que l’usage d’un anglais simplifié et défectueux tel qu’il se développe dans les entreprises allemandes est un facteur de malentendus et d’incompréhension aux conséquences gravissimes. 

L’échec de Wal-Mart en Allemagne est ainsi dû au fait d’avoir imposé le tout anglais : les employés de base n’arrivaient pas à faire comprendre leurs réclamations ; le manque de motivation de ces derniers s’est étendu à .... toute la clientèle.