Soutien en francisation
Les conseillers en francisation : un accompagnement efficace
Collaboration spéciale de l'office québecoise de la langue française
Les entreprises privées qui sont de compétence québécoise et qui emploient plus de 50 personnes sont dans l’obligation de posséder un certificat de francisation. Saviez-vous que la démarche de francisation des entreprises est soutenue par un conseiller ou une conseillère de l’Office québécois de la langue française?
Les conseillers en francisation qui travaillent à l’Office québécois de la langue française accompagnent les entreprises dans leur démarche de francisation. Ils les conseillent ainsi dans l’élaboration de politiques et de programmes de francisation qui respectent les dispositions de la Charte de la langue française. Leur objectif : faire en sorte que les entreprises obtiennent leur certification. Après quoi ils veillent au maintien des acquis et à leur pérennité.
Une profession issue d'une loi
En août 1977, la Charte de la langue française « loi 101 » est adoptée par l’Assemblée nationale du Québec. Créée d’abord et avant tout pour que les francophones puissent travailler en français, la Charte a, entre autres devoirs, conféré à l’Office québécois de la langue française la mission de veiller à ce que le français soit la langue habituelle et normale du travail, des communications, du commerce et des affaires dans l’Administration et les entreprises, ainsi que celle d’aider à définir et à élaborer les programmes de francisation prévus par la loi et d’en suivre l’application.
Toutes les entreprises de cinquante employés ou plus sont ainsi assujetties à la loi. Elles s’engagent donc dans un processus qui les mène à l’obtention d’un certificat de francisation. Pour les accompagner dans l’analyse de leur situation linguistique et dans l’élaboration de leurs politiques et de leur programme de francisation, l’Office a créé, à l’époque, une fonction unique au monde, soit celle de négociateur de programmes de francisation.
De négociateur à conseiller en francisation
C’est à la fin des années soixante-dix que les premiers négociateurs ont commencé leur mission de francisation. En général, il s’agissait d’hommes qui avaient fait carrière en tant que professionnels au sein d’une entreprise et qui avaient l’habitude de participer à d’importantes négociations. Devant faire face à un monde des affaires hautement anglicisé, ils devaient être convaincus et convaincants. À force de travail et de persévérance, les négociateurs ont réussi à franciser de nombreux milieux de travail et ont fait en sorte que les premières entreprises obtiennent leur certificat de francisation.
Au milieu des années quatre-vingt, alors que plusieurs programmes de francisation avaient été négociés et approuvés, il fallait maintenant accompagner les entreprises dans la réalisation de ces programmes. Pour tenir compte de ce nouveau rôle axé davantage sur le « conseil », le titre de « négociateur » a été remplacé par celui de « conseiller en francisation ». Tout comme leurs prédécesseurs, les conseillers devaient avoir des aptitudes à argumenter afin de promouvoir des solutions pour une francisation durable, tout en maintenant des relations interpersonnelles productives.
Pour en arriver à l'obtention d'un certificat
Toutes les entreprises de 50 employés ou plus doivent s’inscrire à l’Office et s’engager à franciser leur milieu de travail. Parce que l’analyse de leur situation linguistique démontre qu’elles se conforment aux exigences de la Charte, certaines obtiennent immédiatement leur certification. Toutefois, la majorité d’entre elles doivent entreprendre une démarche de francisation. Le conseiller est là pour les guider dans ce processus.
Pour un conseiller qui accompagne une entreprise, la mise en application d’un programme de francisation est un travail qui exige de la rigueur, du discernement et beaucoup de diplomatie. « Ce qui m’anime en tant que conseiller en francisation, c’est d’arriver à établir un climat de confiance avec mes mandataires. Lorsque la confiance et le respect sont établis, c’est beaucoup plus facile de travailler et de faire avancer les dossiers », explique Daniel Tremblay, qui est entré à l’Office en 1980, qui y a travaillé en tant que linguiste-conseil et terminologue et qui, en 1988, est devenu conseiller en francisation.
Le facteur humain peut ainsi influencer l’avancement d’un dossier. C’est pourquoi le conseiller doit y accorder une attention primordiale. De plus, il doit faire preuve d’une grande créativité professionnelle pour arriver à mettre en place des stratégies d’intervention novatrices et adaptées à ses interlocuteurs. « C’est très valorisant de réussir à amener une entreprise à obtenir son certificat et, du même coup, à faire avancer le français dans un
secteur d’activité économique ciblé », déclare M. Tremblay
Le défi actuel
Si, dans le passé, le défi a été d’amener les entreprises à utiliser une terminologie française, le défi actuel se trouve plutôt du côté de l’informatique. Aujourd’hui, les conseillers concentrent leurs efforts sur la francisation des technologies de l’information et des communications. Pour y arriver, ils ont accès à des outils – Banc d’évaluation technolinguistique (Bétel), Produits informatiques en français (PIF), Le grand dictionnaire terminologique (GDT) – et peuvent proposer aux entreprises de moins de 100 employés d’adhérer au Programme de soutien à la francisation par les TIC. Une équipe de conseillers en francisation spécialisés dans les technologies de l’information a d’ailleurs été mise en place afin d’épauler les conseillers dans leur démarche auprès des entreprises.
Les entreprises doivent donc tenir compte de cette exigence – l’utilisation du français dans les technologies de l’information –, qui a été ajoutée à l’article 141 de la Charte en 1993. Celles qui ont déjà obtenu leur certificat n’y échappent pas puisqu’une fois certifiées, elles doivent assurer la permanence de la francisation et l’attester en remettant tous les trois ans un rapport sur l’évolution de l’utilisation du français dans leur milieu de travail.
Advenant un recul, elles doivent s’ajuster en appliquant un plan de redressement.
Le travail des conseillers en francisation n’est donc jamais vraiment terminé. Comme des anges gardiens, ils veillent toujours à ce que l’utilisation généralisée du français soit réelle et durable. Enfin, si certains accompagnent les entreprises dans leur démarche de francisation, d’autres guident les ministères et les organismes dans l’élaboration et l’application de leur politique linguistique, car la Charte de la langue française touche également l’Administration.
Comment identifier le conseiller ou la conseillère de l'OQLF responsable du dossier de la francisation de votre entreprise?
Source : www.oqlf.gouv.qc.ca
Une conseillère ou un conseiller en francisation est délégué par l'Office auprès de votre entreprise et de votre comité de francisation. Sa mission est d'aider les membres de votre comité dans leurs travaux et de veiller à ce que votre entreprise généralise, de manière réelle et durable, l'utilisation du français à tous les niveaux .
Le conseiller ou la conseillère, présent à toutes les étapes du processus de francisation, est en mesure d' informer votre comité sur la portée de la Charte de la langue française et sur l'interprétation qu'il faut en faire.
Il ou elle peut également vous offrir son expertise pour franchir les différentes étapes du processus de francisation : analyse de la situation linguistique, programme de francisation, rapports de mise en oeuvre du programme.
Le conseiller ou la conseillère maintient le contact avec votre comité et vérifie périodiquement, avec votre collaboration, l'état d'avancement de la francisation.
Enfin, il ou elle fait connaître les publications et les services de l'Office dont vous pourriez avoir besoin, y compris les services linguistiques et terminologiques.
Si vous désirez connaître le nom du conseiller ou de la conseillère responsable du dossier de votre entreprise, composez le (514) 873-6571 pour la région de Montréal ou appelez votre bureau en région (www.oqlf.gouv.qc.ca/office/bureaux.html).