AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Contre la suprématie de l'anglo-américain - par Christian Massé le 24/12/2013 - 09:28
L'an 2014 : Manifeste 37 !
Contre la suprématie de l'anglo-américain et du globish
Pour le plurilinguisme européen !
par Christian Massé
Faites comme DLF-Touraine soutenez et portez avec enthousiasme notre campagne nationale "Communes de France pour la langue française" ! Elle est en train de "prendre ! A. S.
"La résistance monte et s'organise contre l'offensive tous azimuts que la France subit avec l'appui de puissants "collabos" [du fric et de la pub - NdlR]. Elle rejette l'imposition programmée du "globish-pour-tous" illustrée en 2013 par l'article 2 de la loi 2013-660 dite loi Fioraso sur l'enseignement en anglais dans les grandes écoles et les universités". Albert Salon, président de l'association Avenir de la langue française, docteur dÉtat ès lettres, ancien ambassadeur. Auteur d'un livre très remarqué : Une volonté française, éd. Glyphe, 2012 (Préfacé par Claude Hagège)
Dans le monde, les réactions contre l'hégémonisme anglo-saxon se multiplient : Japon, Allemagne, Italie, Russie, France !
Au Japon, le peuple veut retrouver son âme et sa langue. Le journal Asahi Shimbun, qui tire à 11millions d'exemplaires s'en est fait l'écho. Sa première initiative a été de se tourner vers Avenir de la langue française... histoire de montrer à ses lecteurs l'exemple de la France résistante linguistique. L'objectif est clair : pas d'anti-américanisme, mais une anti-hégémonie américaine et une défense de la diversité culturelle.
L'Allemagne ? Ces dernières années, ce pays prend conscience des méfaits de l'enseignement universitaire en anglais : les étudiants étrangers ont du mal à s'intégrer dans la société allemande ! Le gouvernement a donné un coup d'arrêt à cette anglicisation par le haut. Ce pays, qui a recouvré une certaine autorité, après sa sombre période nazie et ses conséquences pour lui, veut reconquérir sa langue longtemps marginalisée sous l'anglo-américain. Autre exemple : sa société des chemins de fer (La Bundesbahn) a décidé de se débarrasser de ses 2700 anglicismes qui ont pollué ses communications internes et externes.
L'Italie ne s'est pas non plus trompée sur le sort de ses universités livrées à la loi hégémonique de l'enseignement supérieur en anglais : le tribunal administratif de Lombardie a annulé la délibération du conseil d'université de l'Institut polytechnique de Milan par laquelle il avait été décidé que toutes les formations postérieures à la licence seraient dispensées en anglais.
On retrouve une réaction similaire en Russie, dont le journal La voix de la Russie a demandé entretien et conseil à Avenir de la langue française.
Tout comme L'actualité de Montréal ! !
Et la France ?
1) «ALF» et 30 associations ont réussi à nourrir, en 2013, dans tous les médias, un vrai débat que divers parlementaires, toute famille politique confondue, ont pu transformer en amendements à la loi Fioraso, qui continue à viser les enseignements supérieurs. Un comité inter associatif de vigilance et d'appui aux recours va en suivre l'application par les universités hostiles. Parmi des 30 associations, citons celle de la Défense de la langue française. Fondée en 1958, elle s'appuie sur l'article 2 de la Constitution : La langue de la République est le français !
2) La campagne nationale Communes de France pour la langue française, maintenant bien lancée, devrait produire, en décembre 2014, un beau bouquet de votes du manifeste national ALF par de nombreux conseils municipaux, un équivalent d'un référendum d'initiative populaire, d'un vox populi par les communes, sur le site www.nousvotonspourlefrancais.com !
3) Le site internet d'ALF, www.avenir-langue-francaise.fr a vu son taux de fréquentation croître de façon spectaculaire : un succès de sa campagne contre la loi Fioraso !
4) En 2012, La Défense de la langue française a remporté tous ses procès, six, contre des entreprises publicitaires qui avaient abusé de l'usage de l'anglais. La DLF compte parmi ses administrateurs un avocat, Me Amboise, dont la mission, entre autres, est de recevoir des plaintes par l'intermédiaire de Cinquante millions de consommateurs, de plus en plus sollicité !
5) L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), insuffisamment et injustement connue, uvre pour promouvoir l'usage du français sur la scène internationale, recueillir des données fiables sur la situation concrète de notre langue dans le monde et contribue à la formation de professeurs de français originaires des pays d'Asie du Sud-Est, du Pacifique et d'Afrique. Le tout dans un contexte au monolinguisme ! Rappelons que la langue française est parlée par 220 millions de personnes dans le monde, mais... que les 7èmes jeux de la Francophonie, qui se sont tenus à Nice en septembre 2013, ont souffert d'une médiatisation misérable, voire indigne !
6) Pendant ces Jeux de la Francophonie, s'est déroulé à Nice un colloque sur la défense de la langue française. M. Lucien Pons, président de l'association Comité pour une nouvelle Résistance -CNR-, a lancé de véritables cris d'alerte : Au fil des différentes conférences, il est clairement apparu que ce merveilleux patrimoine commun était en danger. La langue est le premier des services publics. Elle représente un terrible enjeu de pouvoir [...] Dans beaucoup d'entreprises françaises du CAC 40 travaillant sur le sol national, la plupart des cadres supérieurs (les décideurs, NDL) sont anglo-saxons. Leur façon de penser est américaine. Leur priorité est de servir l'économie anglo-saxonne. Pour eux, le modèle social français ne compte pas. [...] De nombreux élèves ne maîtrisent plus notre langue. Beaucoup la considèrent comme une langue étrangère à l'entrée en sixième et le bilan s'alourdit d'année en année. On imagine les graves conséquences pour l'avenir.
7) Il convient de souligner le rôle de l'Assemblée des fonctionnaires francophones des organisations internationales (AFFOI). Le constat est clair. Bien que dotée de règles garantissant l'usage du multilinguisme pour, justement, éviter la main mise d'une langue sur les autres, cette assemblée subit des pressions, par la standardisation des pratiques, et de fallacieux prétextes budgétaires. Son président, M. Dominique Hoppe, déclare : Peu à peu, le cercle vicieux du monolinguisme intègre les cultures professionnelles des organisations internationales et devient la norme, imposant ainsi une langue unique pour une pensée unique !
Notre philosophe et humaniste Michel Serres ne mâche pas ses mots : La classe dominante n'a jamais parlé la même langue que le peuple [C'était vrai avec le Grec et le Latin ! - NdlR]. Maintenant, la classe dominante parle anglais et le Français est devenu la langue des pauvres ; et moi, je défends la langue des pauvres. Voilà, c'est pour ça que je demande qu'on fasse la grève. Jen ai marre que la SNCF nous fasse des "smiles" (Coup d'il à la Bundesbahn !). Il y a plus de mots anglais sur les murs de Toulouse qu'il ny avait de mots allemands pendant l'Occupation !
Résister, c'est arrêter et inverser la courbe de l'hégémonie anglo-saxonne !
Que l'on soit un simple usager inconditionnel de la langue française, un simple consommateur parmi les cinquante millions, et plus, abusés par le globish-pour-tous, écrivain, poète ou chanteur au service de notre langue première, enseignant chargé de transmettre une culture avec cette même langue, politique mandaté pour s'adresser au peuple, nous pouvons tous uvrer dans le même sens : défendre notre patrimoine linguistique, ni figé ni corvéable, contre les attaques dont il est de plus en plus victime au nom d'une pseudo langue et d'une pensée unique venues du pays des traders et des spéculateurs en tout genre !
Comment ? En refusant le globish-pour-tous qui pollue nos enseignes de magasins, nos publicités, nos médias et, parfois, par «snobisme», notre propre langage. Et en le dénonçant auprès de nos élus territoriaux, auprès des associations nationales (et internationales) reconnues et engagées juridiquement, citées dans ce Manifeste 37 ! L'an 2014 nous surprendra quant aux résultats obtenus pour la garantie de la fameuse loi Toubon en voie d'être trahie par la loi Fioraso.
Vive l'article 2 de notre constitution de 1958 : La langue de la République est le Français !
Christian Massé
Écrivain, membre de la Société des gens de lettres (sgdl-auteurs.org/christian-masse/)
président de Défense de la langue française Touraine
administrateur dAvenir de la langue française