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Syndicats et Asulf

L’Asulf, association hébergée depuis 2009 au siège social du Conseil régional de Québec et de Chaudière-Appalaches, a germé si l'on peut dire au sein du monde syndical. Le président fondateur de l'Association y a passé plusieurs années, d'abord au Conseil régional Saguenay-Lac-Saint-Jean des syndicats nationaux, à la Fédération nationale des  travailleurs des  pâtes et papiers et, par la suite, au ministère du Travail. Au cours des décennies, il a multiplié les efforts afin de franciser et de corriger nombre de conventions collectives.

Les conventions collectives sont des textes de base dans le milieu du travail. Elles sont l'équivalent des lois et des règlements pour l'État et la société. On ne les lit pas de manière courante. Mais leur vocabulaire doit être exemplaire. D'abord, en raison de leur nombre : environ 2000 ont été déposées au ministère du Travail au cours de l'année 2013. De plus, elles constituent des ouvrages qu'on prend comme témoin, auxquels on se référera au besoin. Cherche-t-on une définition? On consultera la loi ou le texte officiel mais aussi les conventions. Par ailleurs, les représentants syndicaux et les permanents, lesquels ont constamment les conventions à portée de main, en assimilent le langage et s'y collent inconsciemment, qu'elles soient des modèles ou des recueils de perles.

Les usages fautifs de nos conventions collectives

Les interventions en faveur du remplace­ ment de fautes rémanentes des conventions peuvent donner l'impression que rien n'y est bon. La même perception apparaît lorsque des asulfiens font des remarques à des journalistes ou à des élus. Les textes des conventions collectives sont probablement fort acceptables dans l'ensemble. Ils sont révisés et corrigés par les services  idoines. Mais des impropriétés et des calques sémantiques sont répétés d'une convention collective à l'autre. Monsieur Auclair, président fondateur de l'Asulf, affirme que le nombre d'erreurs de vocabulaire des conventions est rarement inférieur à 25 et que la moyenne oscille autour de 50.

Les conventions collectives sont des textes de base dans le milieu du travail. Elles sont l'équivalent des lois et des règlements pour l'État et la société. On ne les lit pas de manière courante. Mais leur vocabulaire doit être exemplaire.

Malheureusement, les usages fautifs retiennent tous les regards et toute l'attention des militants du bon usage. En veut-on quelques exemples? En vrac : effectif «régulier» [permanent]. heures «régulières» [normales]. nomination «sur» un emploi [à], «comité exécutif» [bureau], «assigner un juriste» à une tâche [assigner une tâche à un...]. poste à «combler» [poste à pourvoir], «paye» de vacances [indemnité]. «temps» supplémentaire [heures supplémentaires], «bénéfices  marginaux»  [avantages sociaux], etc. Comme on peut le constater, les solutions correctes sont connues et faciles à intégrer dans les ententes à venir. Elles ne mettent pas en péril l'interprétation ni la jurisprudence.

En dépit de l'innocuité des corrections suggérées, les interventions faites en vue d'une amélioration  des conventions  collectives ont été, comme on l'a déjà écrit, «aussi efficaces que des coups d'épée dans l'eau». Et l'auteur de l'affirmation ajoute : « ... les personnes qui négocient les conventions et les rédigent semblent indifférentes à la correction de la langue. On a beau leur signaler, à répétition, des barbarismes, des anglicismes, des termes impropres, avec preuve à l'appui, rien n'y fait» [LAsulf au cours des ans,2011, p.35].

Les partisans du bon langage des conventions collectives s'en prennent habituelle­ ment aux négociateurs et aux spécialistes qui les entourent. Tous ont assimilé le vocabulaire hérité du passé marqué par la prégnance de l'anglais. On comprend leur résistance, sans l'approuver. De plus, l'effort de correction semble un souci secondaire au cours des négociations. Ce n'est sans doute pas le moment idéal pour ce faire. Mieux vaudrait y travailler avant le début des négociations des nouvelles conventions. En temps de paix... relative!


Source : Collaboration spéciale, bulletin Travailler en français, printemps 2015, FTQ
Texte de Gaston Bernier, vice-président de l'Association pour le soutien et l'usage de la langue française (ASULF)

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