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Un quart de siècle d’implication en francisation

Par Louise Mercier, coordonnatrice des activités à l’Union des employés et employées de service, section locale 800 (UES-800) et vice-présidente de la FTQ. Louise Mercier est aussi l’instigatrice et la coordonnatrice des cours de français offerts aux personnes immigrantes de son syndicat.


À l’UES 800, avant les années 1990, dans bien des lieux de travail, communiquer en français était à peu près impossible pour bon nombre de personnes. Pourquoi? Parce que ces personnes, pour la plupart des immigrants et des immigrantes, ne pouvaient s’exprimer dans un français fonctionnel.

L'intégration par l'apprentissage du français

Quand nous avons commencé en 1992 à offrir des cours de français, le samedi, nos classes étaient pleines et c’était commode pour les employeurs d’appuyer notre initiative du samedi parce qu’ils ne se sentaient pas dérangés. Ce fut une autre histoire de les convaincre de libérer les salariés durant les heures de travail. Près de 25 années plus tard, les cours de français donnés durant les heures de travail, à raison d’une fois par semaine, sont devenus une habitude reconnue et nous en sommes fiers. Mais nous avons encore beaucoup à faire dans le secteur du vêtement où les salariés participent à des cours de français en dehors des heures de travail.

Après plus de 15 ans de travail acharné à vouloir convaincre les employeurs d’accepter de libérer les salariés durant les heures de travail, nous en sommes toujours à organiser les cours de français en dehors des heures de travail. Et pourtant, il serait pensable de revoir les heures de production pour y introduire des cours de français, ce qui pourrait éviter des fermetures temporaires d’entreprises et la mise à pied de main-d’oeuvre. Mais nous ne lâchons pas, nous travaillons toujours à les convaincre.

La francisation : un dossier en évolution

Oui, le dossier de la francisation a évolué au cours des 20 dernières années. Nous sommes encore loin d’une implication naturelle des employeurs pour faire de leur milieu de travail, un milieu français, du moins dans des secteurs  particuliers comme l’entretien ménager, le vêtement et l’hôtellerie.

L’UES 800 est convaincu que l’intégration des personnes immigrantes passe par l’apprentissage du français et que les syndicats sont des acteurs incontournables de la démarche.

Nous sommes aussi conscients que sans le soutien financier de la Direction du soutien au développement de la main-d’oeuvre du Québec, nous devrions réfléchir à la continuité de ce beau projet.

Nous restons réalistes, l’utilisation du français comme langue du travail n’est pas acquis partout et il y a encore trop de milieux où le français peine à prendre sa place. Il faut se questionner sur les exigences du bilinguisme lors des embauches. Dans un Québec francophone où nous réclamons le français comme langue commune dans les milieux de travail, pourquoi voit-on des refus d’embaucher une personne qui ne maîtrise pas l’anglais?

Nous devons rester vigilants, bien des acquis se perdent présentement. Il ne faudrait surtout pas penser que bien que nous ayons vécu une certaine évolution dans la francisation des entreprises, tout peut facilement basculer.

L’UES-800 en bref

L’UES-800 représente plus de 20 000 membres dans divers secteurs tels l’entretien d’édifices, le soutien scolaire, le secteur manufacturier (plastique, métal, bois, carton, produits laitiers et autres), l’hôtellerie et la restauration, le commerce, les institutions financières, et bien d’autres.


Source : Bulletin Travailler en français, FTQ

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