AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Langages Nº 215 - Dialectes galloromans et di(a)glossie

Lundi, 4 Novembre, 2019

Auteurs : Mathieu Avanzi et André Thibault (dir.)Maison d'édition : Armand colinAnnée : 2019
Le français dans la francophonie d'Europe est caractérisé par une longue coexistence avec les parlers galloromans, « dialectes primaires » dans la terminologie de E. Coseriu (1980), alors que les différentes variétés régionales résultant de la diversification du français lui-même sur l'axe diatopique, au gré de son expansion géographique, sont considérées dans ce même modèle comme des « dialectes secondaires  » parfois aussi appelés « régiolectes » (v. encore Gleßgen et Thibault 2005 sur la régionalité linguistique dans la Romania et en français). Une certaine tradition, naguère fortement représentée au sein des dialectologues du galloroman, cherchait à expliquer toute la variation diatopique du français et de ses « régiolectes » par l'influence des patois isotopes, niant ainsi toute dynamique interne au français dans son expansion tout à la fois horizontale (régionale) et verticale (sociale). En outre, une telle vision des choses empêchait, par définition, d'évaluer l'effet inverse, c.-à-d. l'influence du français sur les patois (sur celle-ci, v. entre autres Chambon 1996, 2009, et Kristol, 2009), longtemps confinée dans l'angle mort des chercheurs. Or, cette conception a été remise en question par de nombreux auteurs (v. déjà Bloch 1921 pour un prédécesseur et Chambon et Greub 2009 pour une vue d'ensemble) qui ont démontré, d'une part, que le français jouit d'un dynamisme propre et, d'autre part, qu'il peut fortement influencer les patois avec lesquels il a coexisté pendant des siècles, allant d'ailleurs en dernière analyse jusqu'à les faire disparaître.
Le résumé publié est un extrait du texte de présentation du numéro.