AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Langues régionales : France Humanisme aux députés - par MF Bechtel le 24/01/2014 - 12:54

Vendredi, 24 Janvier, 2014

Langues régionales : Lettre de France Humanisme aux députés

Lettre-circulaire à Mesdames et Messieurs les députés

Madame, Monsieur,

Cédant à l’intimidation, une trentaine de députés socialistes et trois douzaines de députés étiquetés PRG ou UMP proposent la ratification de la charte des langues régionales.

Imposée par l’extrême-droite austro-allemande, cette charte menace gravement ce qu’il reste de l’identité française. Si elle profite à la puissance allemande (7 des 24 pays l’ayant ratifié intronisent ainsi l’allemand au rang de langue protégée), si elle ne saurait en rien nuire à l’hégémonie linguistique anglo-ricaine, on comprend assez comment elle participera à l’accélération du démantèlement en cours de la langue française.

Cette certitude a été justement dénoncée, et par le Conseil constitutionnel, et par le Conseil d’État. Les méprisants lazzis * des pétitionnaires socialistes à l’égard de ces deux autorités soulignent assez la nudité de leurs arguments. Pour ne garder qu’un exemple, quelle ignorance (ou est-ce de la mauvaise foi) de la réalité permet d’appeler à la rescousse l’exemple suisse ? Notre voisin pratique, de fait, deux langues principales : l’allemand et … l’anglo-ricain !

- Aux parlementaires d’origine corse et bretonne, qui fournissent le gros des pétitionnaires, nous dédions cette banderole, tendue durant le passage du Tour de France par ceux qui manipulent les "régionalistes".

- A l’ensemble des naïfs tentés par l’aventure libertaire, nous dédions ce texte de Patrick Le Lay, VRP du Coca-cola sur les ondes de TF1, créateur de Télé Breizh, confié en 2013 au magazine "Breton" "Je suis profondément indépendantiste. Je pense que la France est un pays qui ne fonctionne pas. La nation française est un concept qui est faux. C’est un mythe auquel se raccroche un pouvoir centralisé

En 2005, Patrick Le Lay affirmait dans ce même magazine "ne pas se sentir Français mais Breton" et accusait la France de “génocide culturel de la langue bretonne”.

Madame, Monsieur, ne perdez votre temps – et donc notre argent – dans un combat ruineux pour notre identité. Droit à ne pas parler français"

Si vous voulez œuvrer utilement à la défense de notre identité commune, suivez la – paradoxale- recommandation relevée dans l’adresse du groupe UMP susmentionné : "La ratification de la charte s’inscrit également dans la logique du Traité de Lisbonne, dont l’article 3 dispose que l’Union "respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique et veille à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturelle européen". La diversité linguistique de l’Europe – et d’ailleurs du monde- est taillée en pièce par la monolangue anglo-ricaine. Supposée l’une des langues de travail de base dans les grandes structures – ONU, Europe, Jeux Olympiques etc. – le français est réduit à la portion congrue, sans que jamais aucun "responsable" - dont vous êtes – ne lève le petit doigt. L’usage même de notre langue par nos ressortissants se voit mis au piquet par un raz-de-marée anglo-ricain. Les structures à participation d’État courent en première ligne pour introduire le cheval de Troie anglo-ricain (voir par exemple TOUS les noms des nouveaux services ou produits de firmes telles Air France, la SNCF, Orange, Renault…). Quant aux chaînes télé d’État – concédées ou non – l’immense majorité de leurs programmes se prosterne devant la colonisation anglo-ricaine de (feu ?) notre civilisation.

La loi du 4 aout 1994 – dite loi Toubon – ne trouve plus personne pour la défendre. A cet égard, voici la réponse éclairante faite le 16 octobre 2012 par une ministre de la culture (sur ce chapitre, simplement aussi déficiente que tous ses récents prédécesseurs) à propos du respect de la loi. Évoquant les dispositions de l’article 4 de ladite loi la ministre insiste sur l’obligation pour les messages publicitaires, lorsqu’ils utilisent une langue étrangère, de recourir à une traduction française “aussi lisible, audible ou intelligible que la présentation en langue étrangère”.

"Relancée" concrètement à propos de la publicité Peugeot ci-dessous publiée notamment dans l’hebdo "Le Point", elle répondait au même député (JO 19 mars 2013) “une similitude des deux présentations et un parallélisme des modes d'expression entre les deux versions ne sont pas exigés”. En l'occurrence, la traduction française figurait en caractère cent fois inférieurs au texte anglo-ricain.

Ce reniement sans scrupule décrit assez le naufrage annoncé **.

Pour conclure, au lieu de vous perdre à prétendre créer des droits inutiles (L’exposé des motifs PS annonce in fine… que la ratification de la charte ne changera quasiment rien à l’usage actuel !), nous vous demandons d’avoir – il serait temps – le courage de vous pencher sur le corps si malade de la langue française, censée (encore) lien fondamental de l’identité nationale.

Et déjà en suggérant à votre groupe la demande création d’une commission d’enquête sur l’état de la langue française.

Annonce en tête du site Internet du chantre de la bretonitude. Vive la diversité, du moment qu’elle installe le mono-usage de l’anglo-ricain !

* Conseil d’État et Conseil constitutionnel sont accusés de "incohérence et intolérance", leur décision de " inconsistante, partiale et irrationnelle"

** Dans sa réponse, la ministre tentait d’exonérer la DGCCRF et son refus d’agir, en reprenant à son compte un argumentaire faisant litière de la loi. Était en effet invoquée une jurisprudence européenne censée dispenser un message de la langue vernaculaire, dès lors que le message est rédigé “dans une langue facilement compréhensible par le consommateur français”.

La ministre cautionne ainsi le viol manifeste de l’esprit comme de la lettre de la loi du 4 août outrage également l’article 2 de la constitution de notre République ; elle n’attend pas des citoyens français qu’ils s’obligent à comprendre une autre langue que la langue française

France Humanisme - 227 boulevard des Cigales - 13600 La Ciotat
tél : 04 42 84 40 14 - france-humanisme@laposte.net