AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Langues régionales : République contre les divisions - par MF Bechtel le 28/01/2014 - 18:58

Mardi, 28 Janvier, 2014

Langues régionales : la République contre les divisions

par Marie-Françoise Bechtel

Après Jean-Pierre Chevènement résolument hostile lui aussi, voici un entretien éclairant de Marie-France Bechtel à la radio. Députée de l'Aisne, lieu du château de Villers-Cotterêts où François 1er promulgua la célèbre ordonnance d'août 1539 sur le français et ancienne directrice de l'ENA, elle était l'invitée de RTL le 22 janvier.
Puisse-t-elle être entendue par les énarques dévoyés de la promotion Voltaire ! Songeons aux Misérables, au Gavroche des barricades de 1832 : "Si j'suis tombé par terre, C'est la faut' à Voltaire..." De leur côté, nos associations ont saisi tous les parlementaires. Faites-le vous aussi ! Albert Salon

Langues régionales : la République contre les divisions

Marie-Françoise Bechtel, 1ère vice-présidente du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) et députée de l'Aisne, était l'invitée de RTL Midi pour débattre de la Charte européenne des langues régionales avec les auditeurs, mercredi 22 janvier 2014. Elle répondait également aux questions de Vincent Parizot et Christelle Rebière.

On ne connait pas la réalité. Aujourd’hui nous appliquons de très nombreuses stipulations de la Charte européenne des langues régionales. Il reste juste quelques verrous à ce qui est contraire à notre Constitution.

Nous appliquons donc très largement la charte : sur le plan des documents administratifs, vous pouvez faire traduire en langue régionale toutes les décisions. Pas besoin de modifier la Constitution.

On joue aux apprentis sorciers. Un certain nombre de mes camarades de la majorité qui voteront cette proposition de loi croient sincèrement en la République mais ne voient pas le rapport entre être républicain et reconnaître des droits particuliers à des gens "de souche".

Ce que nous ne voulons pas non plus, c’est qu’il y ait une obligation de financement massif des écoles privées. En Bretagne, 33% de l’enseignement de langue régionale est fait par l’enseignement catholique. Il est financé par l’État à 80%. Nous ne voulons pas aller au-delà.

Nous ne voulons pas non plus avoir l’obligation de traduire le code civil ou le code pénal en langues régionales à l’heure où les dépenses de l’État sont déjà extrêmement tendues.

L’idée d’unité du peuple par la langue française, qui permet la véritable communication, remonte à la royauté. On retrouve cela avec la République et l’idée que la cohésion territoriale est assurée par la langue.

Je pense, à ce sujet, à une très belle phrase de Nelson Mandela. Dans ses mémoires, il dit : "J'ai voulu unifier les combattants autour de l'idée de la reconquête et de libération. Au bout d'un moment, je me suis aperçu que je ne pouvais pas car ils ne parlaient pas la même langue. La première chose à unifier est celle là (...) On ne peut pas comprendre un peuple sans une même langue et on ne peut pas non plus lui parler."

Traduire des actes administratifs en langue régionale est possible aujourd’hui. Si on veut modifier la Constitution c’est qu’on souhaite aller plus loin et rendre cela obligatoire avec force juridique obligatoire.

Marie-Françoise Bechtel
Députée de l'Aisne, vice-présidente de la Commission des lois, 1ère vice-présidente du Mouvement Républicain et Citoyen (MRC)