AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Lente agonie
TANIA LONGPRÉ | JOURNALDEMONTRÉAL | 01/04/2015
J’ai enseigné quelques mois dans une école primaire francophone, en banlieue de Vancouver, en Colombie-Britannique. Francophone cosmétiquèrent, disons. Les enfants ne parlaient qu’anglais dans la cour d’école et dans les couloirs. On devait élaborer un système d’émulation afin qu’ils utilisent le français hors de leur classe, quand ce n’était pas dans celles-ci. Leurs parents ainsi que mes collègues étaient majoritairement des Québécois expatriés.
J’avais par contre une collègue camerounaise, nouvellement installée au Canada. Elle se désolait qu’après quelques mois, ses enfants délaissaient déjà leur français. Se plaignait qu’on lui avait dit que le Canada était bilingue, mais qu’elle avait découvert une ville anglophone. Il n’était pas surprenant que ses enfants soient aussi attirés par l’anglais puisque c’était la langue utilisée par leur communauté d’accueil, la langue de leurs nouveaux amis ou celle du dépanneur du coin. Le français lui ? Malheureusement inexistant. Dans les facteurs de motivation poussant un individu à apprendre une langue, on trouve la « vitalité de la communauté », soit l’influence du milieu : plus une langue est utilisée dans un emplacement géographique, plus on sera porté à l’utiliser.
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