Témoignages

Témoignage de Jean-René Dumas | Métallos-9400

Jean-René Dumas travaille comme cuisinier au Sheraton Laval depuis bientôt 19 ans. Après avoir travaillé 8 ans au sein de son entreprise, il décide de s’impliquer syndicalement. Se méritant la confiance de ses pairs, il est élu secrétaire-archiviste de sa section locale en 2005 et libéré à temps plein. Cette nouvelle fonction l’amène, plus précisément, à donner du service aux membres dont les entreprises sont situées à l’ouest du Québec.

La section locale 9400 des Métallos est une section composée qui compte une cinquantaine de lieux de travail, dispersés dans tout le Québec, du domaine de l’hôtellerie et de la restauration.

Un constat inquiétant

C’est en siégeant à la table sectorielle de l’hôtellerie et de la restauration de la FTQ que Jean-René constate le rôle primordial, voire déterminant, des comités de francisation dans le processus de francisation des entreprises.

« Je peux dire que l’on part de loin, sur les 5 hôtels de 100 personnes ou plus que notre section locale représente dans la grande région de Montréal, aucun de ces hôtels n’a de comité de francisation actif. Face à ce constat, j'ai donc commencé à faire le tour des milieux de travail pour sensibiliser nos membres à l’importance de la francisation et pour les motiver à remettre sur pied les comités de francisation.

 

Quand on regarde de près la situation du français dans ces milieux de travail, on constate que le gros du problème ne se situe pas au niveau des documents de travail et des outils, puisque tout est plutôt francisé, le principal enjeu de la francisation dans ce secteur, se situe au niveau de la francisation des personnes.

Au moins 15 % de nos 4000 membres ne parlent pas le français. Selon mon expérience, les hôtels du centre-ville de Montréal ne sont pas les plus délinquants en matière d'application de la loi 101. Dès que l'on dépasse le boulevard Décarie et qu'on se retrouve dans l'ouest de l'Ile, c'est un autre monde. Les hôtels, qui, le plus souvent qu'autrement ont des directions unilingues anglophones, embauchent tout naturellement des anglophones et des allophones.

Les directions de nos unités syndicales se retrouvent alors à devoir communiquer avec leurs membres en anglais, à traduire les conventions collectives et à tenir leurs assemblées en français et en anglais. »

L’action syndicale en marche

Jean-René poursuit en expliquant sa démarche auprès des employeurs : « J'ai pris la peine de présenter à tous les employeurs les services de l'organisme Formation de base pour la main-d’œuvre (FBDM) où je proposais l’organisation de cours de français et où j'exposais les avantages de la francisation des personnes et des cours de français en entreprise. Tous semblaient réceptifs lorsque j’étais dans leur bureau mais je sais, par expérience, qu'une fois passé la porte, le dossier se retrouve au bas de la pile. Parfois, du côté patronal, on est souvent trop débordé pour consacrer du temps à la francisation. C'est donc au syndicat que le travail revient.

Avec les années, je me suis rendu compte que le premier partenaire du gouvernement pour la francisation des entreprises et des personnes demeure le mouvement syndical. La connaissance du français demeure l’élément principal d’une intégration réussie. »

Et, il n’y a pas de doute que Jean-René possède toute l’énergie et les convictions nécessaires pour faire en sorte que le français rayonne un peu plus dans l’hôtellerie.

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