Belgique Fin de la parité linguistique: Jean-Luc Dehaene s'y oppose farouchement

Belgique Fin de la parité linguistique: Jean-Luc Dehaene s'y oppose farouchement

Auteur: 
Source : www.rtbf.be
Le Comité de mise en oeuvre des réformes institutionnelles (COMORI), poursuit son travail sur la loi de financement dans une atmosphère un peu moins détendue entre Flamands et francophones. Les représentants des huit partis signataires de l'accord institutionnel se sont réunis ce lundi. En marge de la réunion, la présidente Open Vld Gwendolyn Rutten suggère de supprimer l'équilibre linguistique entre les ministres du gouvernement fédéral. Pas question disent les partis francophones. L'ex-Premier, Jean-Luc Dehaene (CD&V) a également fait part de son désaccord profond. 
 
L'ex-Premier ministre CD&V Jean-Luc Dehaene s'est dit surpris, mardi, des propositions de l'ex-président de l'Open Vld Bart Somers, reprise par l'actuelle présidente Rutten, visant à remettre en cause l'équilibre linguistique au gouvernement fédéral et la procédure de la sonnette d'alarme. Pour lui, on ne peut retirer un élément de la structure de l'Etat sous peine de faire chuter tout le château de cartes. 

Interrogé mardi matin par la VRT-radio, Jean-Luc Dehaene s'est dit surpris du moment choisi par le parti libéral flamand pour lancer sa proposition alors que cette formation affiche sa volonté de miser prioritairement sur le socio-économique pour l'avenir proche. 

Sur le fond, celui qui fut un des principaux architectes de la structure de l'Etat belge a rappelé que la parité linguistique et la sonnette d'alarme faisaient partie des équilibres de base de celle-ci. 

Jean-Luc Dehaene a également donné raison à Charles Michel, le président du MR, qui a rappelé lundi que la parité linguistique au gouvernement fédéral était liée aux structures mises en place en Région bruxelloise notamment pour assurer une représentation minimale garantie des néerlandophones. Pour lui, on ne peut retirer un élément de la structure de l'Etat sous peine de faire chuter tout le château de cartes. 

Une proposition qui irrite les francophones 

Fin de semaine dernière, Gwendolyn Rutten annonce vouloir renoncer à la notion de confédéralisme. Un terme trop séparatiste selon la présidente des libéraux flamands. Mais quelques jours plus tard, elle propose de supprimer la parité linguistique au gouvernement fédéral. Et irrite les présidents de partis francophones. 

Benoît Lutgen président du cdH : "Les libéraux flamands perdent la tête. Etre contre le confédéralisme, c’est une bonne chose, mais c’était il y a deux jours. Sans doute pour se reprendre sur la pression des uns et des autres, ils sortent maintenant cette idée totalement insupportable de dire qu’il n’y aurait plus la parité francophones-Flamands au niveau du gouvernement fédéral". 

Gwendolyn Rutten a effectivement essuyé une série de critiques. Marcel Cheron, pour Ecolo : "Le VLD est dans un positionnement assez claire par rapport à la N-VA. Abandonner le confédéralisme, c’est ambitieux, c’est audacieux, c’est probablement difficile et dans son propre parti, elle a probablement besoin de trouver autre chose pour calmer ceux qui disent qu’elle est allée trop loin". 

Paul Magnette président du PS : "Au VLD, pour le moment, c’est à qui aura la meilleure idée du jour apparemment. Cela ressemble un peu au petit ballon d’essai qu’on fait comme ça. On a des sujets suffisamment sur la table pour nous occuper, croyez-moi". 

Charles Michel président du MR : "On sait que parmi les éléments fondamentaux du modèle belge, la parité au gouvernement fédéral et la représentation garantie des Flamands à Bruxelles, ce sont des éléments de stabilité et ça, je crois qu’il ne faut pas y toucher". 

Côté flamand, le sp.a et le CD&V estiment que la discussion n'est pas à l'ordre du jour. 

RTBF