DÉCLARATION DES JEUNES FRANCOPHONES ET FRANCOPHILES

DÉCLARATION DES JEUNES FRANCOPHONES ET FRANCOPHILES

 
 
Nous, représentants des jeunes francophones réunis à Fès à l’occasion de la Conférence 
internationale pour le dialogue des cultures et des religions, aspirons à une fraternité tangible et 
durable entre les hommes, quelles que soient leurs cultures, leurs croyances et leurs convictions. 
Nous remercions tout d’abord le peuple marocain à travers ses plus hautes autorités ; l’Organisation 
Internationale de la Francophonie ; l’ISESCO ; l’UNESCO, l’association Fès-Saiss et l’ensemble des 
institutions gouvernementales et non gouvernementales qui ont contribué à la réussite de cette 
rencontre. 
Nous remercions, de façon particulière, Son Excellence Monsieur Abdou Diouf, Secrétaire Général de 
la Francophonie, de nous avoir invités à prendre part à cette rencontre. 
D’après les résultats de la consultation de la jeunesse francophone organisée par l'Organisation 
internationale de la Francophonie de la mi-juin au premier septembre 2013 durant laquelle plus de 
700 contributions ont été apportées et à la lumière des interventions durant cette conférence, nous 
avons établi un double constat : 
Le premier : 
Nous sommes conscients des phénomènes actuels de mondialisation qui s’incarnent sous des formes 
diverses. Face aux désarrois et aux peurs qu’engendre la montée de l’intolérance et de la violence 
dans le monde, il est plus que jamais nécessaire d’insister sur l’urgence du dialogue des cultures et 
des religions. C’est la seule voie qui peut permettre à l’humanité d’échapper à une crise majeure dont 
on ne peut mesurer les conséquences. Ce dialogue ne peut se réaliser sans une contestation radicale 
de la mondialisation capitaliste qui impose une culture dominée par les valeurs du marché et construit 
des inégalités. 
Ainsi, nous pensons que la liberté de conscience et le pluralisme relèvent du combat fondamental de 
la modernité. Il s’agit de savoir comment chaque culture, à partir de ses propres ressorts, peut intégrer 
cette donnée indispensable pour l’émancipation de la condition humaine et le règne de la paix. 
Le deuxième 
Si certains penseurs énoncent que « Le 21e
 siècle sera religieux ou ne sera pas », nous observons 
objectivement une hausse de toutes les croyances religieuses et de plus en plus de prépondérance 
du critère religieux dans l’identification culturelle. Cependant, dans plusieurs régions du monde, la 
mondialisation culturelle et la mise en place de réseaux religieux transnationaux s’accompagnent, 
paradoxalement, d’une revitalisation des religions autochtones locales et d’une montée du 
fondamentalisme religieux. Ce dernier se positionne comme un affront majeur à l’encontre de la 
vitalité des droits de l’Homme et bafoue la liberté d’expression et de croyance. Aujourd’hui, les conflits 
intra et interreligieux se font de plus en plus présents en raison de l’ignorance et la mauvaise 
compréhension de l’autre et de sa culture. Notre défi est de promouvoir une connaissance mutuelle 
entre les religions, les traditions spirituelles et l’humanisme en vue du respect de la diversité culturelle 
et religieuse de nos sociétés. 
 
Dans ces circonstances et conscients des enjeux socioculturels, économiques et géopolitiques 
contemporains, nous ressentons l’exigence d’affirmer un besoin urgent de respect et de coexistence 
active entre les hommes. Cette dernière doit être interactive selon le triple respect de l’identité, de 
l’altérité et de la sincérité. Il est temps de trouver un savant mélange entre ressemblances et 
différences, ou encore unité et diversité.