La langue française boudée par les Suisses germanophones
La langue française boudée par les Suisses germanophones
L'enseignement du français à l'école primaire est délaissé dans les cantons alémaniques, s'inquiète Le Temps. Dans une tribune, le député socialiste et essayiste François Cherix critique la décision prise par les Parlements de plusieurs cantons à la fin août, dont la Thurgovie et le Nidwald [partie du canton d'Unterwald], de reporter l'apprentissage du français au niveau secondaire. L'auteur défend notamment le principe de "nation de la volonté", fondé sur une politique commune malgré la coexistence de plusieurs cultures, et estime que "l'apprentissage des langues nationales [l'allemand, le français, l'italien et le romanche] est un pilier essentiel pour [la] cohésion nationale".
"Car la langue n’est pas un simple vecteur de communication. C’est la pulpe de l’esprit, la peau de la littérature, le territoire qu’une conscience habite. Elle est mémoire, idée, vision", relève François Cherix. Pour lui, ce débat va même jusqu'à questionner la viabilité du modèle suisse : "Voulons-nous maintenir en vie l’alliance fédérale ou laisser les liens entre citoyens se distendre et le destin commun se défaire ?"
Dessin de Mix et Remi paru dans Courrier international