Paul Piché, un optimiste inquiet

Paul Piché, un optimiste inquiet

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Source : RAPHAËL GENDRON-MARTIN, JOURNAL DE MONTRÉAL

Le recul du français au Québec inquiète l’un des plus ardents défenseurs de cette langue. Éternel optimiste malgré tout, Paul Piché voit toutefois l’espoir poindre au niveau de la relève musicale francophone, plus en santé que jamais. 

Paul Piché fera partie des 25 artistes à se produire ce soir, dans le grand concert pour souligner la 25e édition des FrancoFolies. 

«Ça fait un petit velours d’être là, dit-il. Ce qui marque, quand on regarde toutes ces chansons-là, c’est de voir à quel point il y a une effervescence qu’on ne voit pas en ce moment. On la constatera peut-être dans 25 ans. Il y a une réelle continuité. Les générations d’aujourd’hui brassent à mon goût.» 
 
Sa toute première expérience aux FrancoFolies, Paul Piché l’a vécue à La Rochelle, en France. «J’avais chanté L’escalier devant un public qui ne me connaissait pas. Il y avait eu une réaction importante.» 

Sortir des sentiers battus 

Sur ses débuts au festival montréalais, il reconnaît n’en garder que peu de souvenirs. «Il y a tellement d’occasions de jouer à ce festival, d’hommages, de cartes blanches, que j’ai de la misère à me rappeler ma toute première fois. Ce qui est magnifique des FrancoFolies, c’est que ça nous permet de sortir des sentiers battus, de sortir de notre cheminement habituel.» 

Avec le recul du français au Québec, Paul Piché mentionne que les FrancoFolies ont plus que jamais leur raison d’être. «Ça fait partie d’un des gros engrenages que d’avoir la présence d’un festival de musique francophone.» 

Que pense-t-il de la situation actuelle du français dans la belle province? «Je suis toujours un optimiste inquiet par rapport à ces choses-là. Mais je suis quand même lucide. Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable. Il faut que le français devienne plus essentiel. Je connais beaucoup d’immigrants qui sont contents d’apprendre le français quand ils arrivent ici. Mais dès qu’ils vont sur le marché du travail, on leur demande de parler anglais. Ils doivent donc apprendre les deux.» 

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