AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Nouvelles d'octobre 2014 (2) - par MAR le 06/10/2014 - 12:42

Lundi, 6 Octobre, 2014

Langue française : Nouvelles d'octobre 2014 (2)

Villers-Cotterêts vote le "manifeste pour le français" présenté par ALF (lien)

Parution signalée : "Péril en la demeure. Regards d’un Américain sur la langue française" de Robert J. Berg (lire ci-dessous)

Parution signalée : "Péril en la demeure. Regards d’un Américain sur la langue française" de Robert J. Berg, France Univers, 168 pages, 25 €

C’est le regard d’un éminent étranger qui garde jalousement dans l’âge mûr sa passion d’adolescent pour une France idéale et pour la langue française, connues au théâtre dans l’éblouissement de Cyrano de Bergerac, mais qui, en même temps, décape, découpe au scalpel de neurochirurgien, le petit monde des intellectuels et linguistes français qui en vivent, et scalpe sans complaisance, à l’occasion, ceux qui se parent des plumes du paon, ceux qui ne sont pas dignes de pénétrer dans le temple des dieux, ceux qui n’ont rien compris à la vraie grandeur de la France et de sa langue.

Ce regard est un vent salubre. Il déblaie le terrain en vue de l'action.

Il pose à tous publics, particulièrement aux associations et défenseurs-promoteurs patentés du français et de la Francophonie, de très bonnes questions que l’on ne trouve guère posées ailleurs, ainsi rassemblées dans le faisceau d’un vrai défi.

Nous avons là, fondée sur une quantité impressionnante de lectures, l'acuité des recherches et fouilles, analyses et synthèses, une âpre quête socratique, presque désespérée et grinçante, de ce qui pourrait encore aujourd’hui exprimer une profondeur-authenticité-vérité-sincérité française, sous la médiocrité, l’arrogance, la bassesse, l’hypocrisie, la lâcheté ambiantes.

Dans l'excellence de sa langue française que Robert Berg a voulu posséder mieux que les Français, et comme on veut posséder une femme aimée, dans l’éclat qui devrait être éternel de sa jeunesse, il exprime l’exigence de Socrate, d’Alceste, de Cyrano. Nostalgique du panache des contes et des épopées, il pourfend.

Il défend la langue française contre ses mauvais défenseurs.

Il est impitoyable envers Henriette Walter.

Il démasque l’imposture chez beaucoup de linguistes en vue.

Il "s’occupe" même beaucoup de Claude Hagège. Ce Professeur au Collège de France est pour lui un "sujet" de prédilection, qu’il juge le plus à la mesure de sa haute exigence. Heureusement pour celui qui est aujourd’hui très proche de nos associations et de nos actions collectives de nature politique pour le français, Robert Berg reconnaît que Claude Hagège a eu le courage - rare dans sa corporation – de sortir de son observatoire douillet pour entrer dans notre arène, et de prendre part au bon combat, bien qu'il y mette trop en avant l'argument de la "diversité" linguistique à préserver dans le monde.

Il n’épargne pas notre petit monde associatif, où il connaît surtout DLF. Les actions politiques menées par la synergie associative ces dernières années ont, semble-t-il, échappé à sa vigilance.

Les défenses ineptes qu’il touche à la fin de l’envoi sont au nombre de trois :

1. "La langue française, ayant la clarté par excellence…" (Rivarol) ;

2. "Cette langue qui a dit de si charmantes choses…" (Renan) ;

3. "Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en s'écriant : "Diversité ! diversité ! diversité !""

Dans son dernier chapitre "Que faire ?", Robert Berg donne des pistes d’action, celles que nos associations connaissent et recommandent. Il insiste comme nous sur l’école. Il prône la désignation d’une sorte de "tsar" de la langue avec beaucoup de pouvoirs. Mais il insiste surtout lui aussi sur la nécessité pour les Français et leurs élites de prendre en main sérieusement le trésor dont ils disposent, de moins accuser les autres, notamment "l'hégémonie de l'actuel empire", de se débarrasser de leur complexe victimaire, et de lutter tous, d’entrer massivement en résistance. Le meilleur antidote, selon notre auteur c'est la lucidité d'un Maurice Druon, seul Immortel qui trouve grâce à ses yeux : "Qui pourrait reprocher aux Anglo-Saxons d'être envahissants, linguistique ment parlant, quand de nous-mêmes nous leur abandonnons le terrain ?" Albert Salon.