AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Nouvelles de juin 2013 (2) - par MAR le 09/06/2013 - 21:09

Dimanche, 9 Juin, 2013

Nouvelles de juin 2013 (2)

La science au XXIe siècle : Loi Fioraso - la mobilisation se poursuit II (18/06) (lien)
François Grin (LeTemps-Genève) L’anglais dans l’enseignement académique: le débat s’égare dans les clichés [synthèse magistrale sur le sujet]  (13/06) (lien)
B. Floc'h-Le Monde : Do you speak English ? Yes, business school English(7/06) (lien)
Lette d'un ingénieur québecois à Geneviève Fioraso (lire ci-dessous)

Lette d'un ingénieur québecois travaillant aux États-Unis à Geneviève Fioraso (6/06)

Madame la Ministre,

Avec tout le respect que je vous dois, je me dois d’intervenir, d’aussi loin que je sois, au nom de la langue Française !

On dirait que la France a besoin d’une loi 101 comme au Québec pour protéger la langue Française. Incroyable ! Qui l’eut cru ? Moi qui considérais la France comme un pays souverain et maitre de sa culture et de son langage. Ma première expérience en France, à l’âge de 16 ans, en 1978, fut de constater que les Français n’avaient pas à s’excuser ou à se justifier pour parler Français. J’avais aussi saisi que parler Français était un droit acquis, indiscutable, un droit divin – malgré la séparation de l’État et de l’Église – un droit que les autres nations et cultures ne questionnent pas mais plutôt respecte. Et devoir se prémunir contre une langue étrangère ne pouvait se poser à l’inconscient collectif de la République. Alors que moi, tous les jours, c’est un combat à recommencer, et à recommencer, et à recommencer encore et toujours plusieurs fois par jours...

Réalisez-vous que lorsque vous vous levez le matin et que vous savez que vous allez être agressé à tout moment de la journée à propos du fait même de parler votre langue maternelle et langue officielle de votre nation que c’est toute votre énergie qui part à justifier l’existence même de votre culture et de vos racines les plus profondes ? Énergie que vous ne dépensez pas, collectivement, à son rayonnement, et personnellement, à votre épanouissement ? Vous vivez constamment en mode défensif, avec tout le négativisme qui s’y rattache. Tué votre langue maternelle, c’est tuer votre mère. C’est aussi profond. Ne serait-ce pas d’ailleurs pourquoi nous disons langue maternelle en premier lieu ?

Faites très attention, l’anglicisation d’une langue c’est beaucoup plus pernicieux, vicieux et rapidement plus profond que vous ne pouvez l’imaginer et très difficile à rattraper, surtout, si ça a l’air "cool" - passez-moi l’anglicisme à preuve de mon discours. Ou pire : si ça rapporte. Lorsque la France cèdera, il n’y aura plus de langue Française.

Mes regards, madame la ministre, et je regarde devant pour vous entendre.
(Regards and looking forward to hearing from you)

Stéphane Roy
Ingénieur