AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Projet de loi Fioraso (suite 5) - par MAR le 21/05/2013 - 15:31

Mardi, 21 Mai, 2013

Projet de loi Fioraso (suite 5)

TV5Monde Claude Truchot "Universités en anglais : les déboires européens" (21/5)
intéressant article qui à partir de réalités européennes, pointe l'impasse des cours en anglais
COURRIEL et la Libre Pensée : Déclaration commune sur le projet de loi Fioraso (20/5)
Un témoignage de Francis Gandon (lire ci-dessous)

voir aussi notamment les différents éléments concernant le Projet de loi Fioraso, les prises de positions de Claude Hagège, de Jacques Attali, d'Antoine Compagnon, de Pouria Amirshahi, de l'Académie Française et les très bons articles d'Astrid de Larminat dans le Figaro et de Pascal Priestley de TV5Monde.

Et également la passionnante 'intervention de Michel Serres sur France Info (31/3) souhaite que l'on entre en résistance. Pour lui : "Enseigner en anglais nous ramènerait à une nation colonisée dont le langue ne peut plus tout dire".

Un témoignage de Francis Gandon

Concernant la beaufitude achevée de la "remarque" sur Proust (du même tonneau que celle assénée sur la Princesse de Clèves), une anecdote. Je participe, jeudi dernier à une journée Supervielle en Sorbonne. Un bon, tiers du public et des intervenants est constitué de Japonais, dont le traducteur de Supervielle. (Notre littérature est extrêmement prisée et traduite au Pays du soleil levant, ce qu’une âme charitable devrait songer à signaler à notre ministre). Je pose la question : viendriez-vous étudier en France si l’on y enseignait Supervielle en anglais ? Éclat de rire général.

Le même qui devrait accueillir madame Fioraso ("Take your pipette"). Est-il si difficile de comprendre que l’attrait exercé par la France est avant tout culturel et linguistique ? "L’amour de la langue", pour reprendre la formule barthésienne, est-il si difficile à comprendre ?

Autre exemple, utile à connaître : celui du linguiste Coseriu. Roumain, il a vécu en Italie, en Allemagne et en Uruguay. Il a publié en roumain, français, allemand et (surtout) espagnol. Un seul et maigre article en anglais dans son immense bibliographie. C’est le contre-exemple parfait des scientifiques à la Fioraso : un savant de stature internationale, qui s’est parfaitement passé de la langue des maîtres.

Il me semblait enfin que le Premier ministre avait mis les choses au point. Depuis quand un ministre délégué peut-il contrevenir à la politique décidée au plus haut niveau ?

Francis Gandon