AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Réponse au Canard enchainé - par MAR le 14/12/2013 - 18:19
Do you speak franglish ?
Réponse au Canard enchainé
"Le Canard enchainé" a commis un article (lire ci-dessous) dans son édition du 11 décembre 2013, suite au colloque du CSA sur le français dans les médias et à la double page consacrée à ce sujet dans Le Parisien Aujourd'hui en France du 9 décembre. Il a suscité une réponse de notre part.
Cher Canard,
J'ai relevé dans ton édition du 11 décembre 2013, un articulet intitulé "Do you speak franglish ?" signé par un certain D.P. Cet article se voulant humoristique ne fait hélas qu'aller dans le sens du vent et dans le sens de la soumission à l'Empire ce qui jusqu'ici ne m'avait pas semblé être le fond de commerce du Canard
Pour relativiser l'arrivée massive de termes anglais dans la langue française en général et notamment dans les médias, l'énigmatique D.P. nous ressort la vieille rengaine : "L'idiome américain est truffé d'emprunts au français".
Petite question à l'auteur, de quand date cette "truffade" ? Quels sont les nouveaux mots adoptés, depuis mettons 50 ans, dans la langue anglo-américaine ? En regard combien de mots anglo-américains adoptés par jour ?
Bref le fameux D. P. compare une survivance à une déferlante Ceci sans parler du reste : combien de slogans publicitaires entièrement en anglais ? Combien de magasins rebaptisés en anglais (comme Carrefour Market ou Simply Market) ? Combien d'entreprises françaises qui obligent leurs cadres à travailler en anglais en France même ? Combien de cours de grandes écoles entièrement en anglais ? Dis-moi D. P. on voit cela aussi aux États-Unis avec le français ? Au fait, combien de films, ne serait-ce qu'étrangers, ont été projetés aux États-Unis depuis 50 ans, sans être refaits à la sauce yankee ?,
Enfin cher D. P. la veille du colloque organisé par le CSA ou de la sortie de la double page consacrée à ce sujet dans Le Parisien Aujourd'hui en France les 19 chaînes de la TNT gratuite (hormis les 2 chaines d'information et la chaine sportive) passaient : 13 séries ou films anglo-saxons, contre 5 programmes français et 1 film italien soit plus des les 2/3 ! Même en remplaçant anglo-saxons par "étrangers" l'on n'arriverait pas à 1% des programmes aux si ouverts États-Unis.
Bien à toi
MAR
Do you speak franglish ? ["Le Canard enchainé" - 11 décembre 2013 - page 8]
STOP ! Too much, c'est vraiment too much ! "Le Parisien" (9/12) allume les warnings contre la new wave d'anglicismes qui déferle sur la France. Et il brandit l'étendard de Joan of Arc - pardon, de Jeanne d'Arc - pour bouter l'anglais hors de la "langue de Molière"."Mettre des anglicismes partout - qui souvent ne sont même pas les vrais termes anglais -(...) a un côté extraordinairement ringard", relève justement l'académicien Erik Orsenna. Ainsi la "street palette" de Carrefour City ou le ridicule "en direct live" (qui dit deux fois la même chose !).
Est-ce si grave ? L'idiome américain est truffé d'emprunts au français. Et les Yankees n'en font pas tout un cheeseburger
"deluxe" ! Ils adorent s'exclamer "Voilà !" ou "C'est la vie !". Et Deubeulyou Bush s'est distingué pour avoir pointé que "les Français n'[avaient] pas de mot pour "entrepreneur""... en français dans le texte !
A Broadway, les spectacles ont lieu en "matinée" (sans accent) et font l'objet d'"encore" (rappels). Surtout s'ils dégagent un "je ne sais quoi"... Attention, en vous promenant en "tête à tête" au milieu des buildings "Beaux-Arts", à ne pas faire de "faux pas" en raison de "trompe-l'il" dissimulant un "cul-de-sac" qui pourraient vous donner un sentiment de "déjà-vu". Mieux, le dernier sport de trekking urbain s'appelle, en anglais, " parcours" !
Dans les boutiques pour "femmes fatales", la taille small se dit "petite" et le soutif se dit "brassière" (ou "bra") ! Vous recevez un carton pour une "soirée" où figure "RSVP".
A Wall Street, certaines options réindexées au prix du marché se nomment "cliquets", et les dettes titrisées responsables de la crise étaient vendues par "tranches". Si vous prenez votre "limousine", vous constaterez que, d'Eau Claire (Minnesota) à Bâton Rouge (Louisiane), les States sont sillonnés de "routes" et peuplés de parkings nommés "garages" !
Les Américains n'ont pas oublié Lafayette et émaillent sans complexe leurs propos de "French words" tout en mangeant des "French nies" (frites) ! D. F.