La francophonie institutionnelle célèbre en 2010 : Retour sur certains évènements marquants (1986-1996)
APF
OTTAWA – L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) célèbre cette année son 40e anniversaire, année qui sera couronnée en octobre par la tenue du Sommet de la Francophonie à Montreux, en Suisse.
Depuis la création de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) en 1970, organisme qui allait devenir l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) en 1998 puis l’OIF en 2005, de nombreux événements sont venus marquer la francophonie institutionnelle.
Au cours des prochaines semaines, nous vous présenterons une série d’articles relatant quelques dates importantes à ce chapitre. Le présent texte, le troisième d’une série de cinq, couvre la période s’étalant de 1986 à 1996.
1986 : Inauguration, au Bénin, du premier Centre de lecture et d’animation culturelle (CLAC), un des programmes phares de la Francophonie. Ces centres offrent un accès aux livres et à la culture aux habitants des zones rurales et des quartiers défavorisés. En 2009, on compte 225 CLAC installés dans 18 pays d’Afrique, de l’océan Indien, de la Caraïbe et du Proche-Orient.
1986 : Le 17 février à Versailles, en France, à l’invitation du président François Mitterrand, 42 pays participent à la première Conférence des chefs d’État de gouvernement ayant en commun l’usage du français. Il s’agit en fait du tout premier Sommet de la Francophonie. Quatre domaines essentiels de coopération sont retenus, soit le développement, les industries de la culture et de la communication, les industries de la langue et l’information scientifique, la recherche et le développement technologique. Depuis 1986, 12 Sommets de la Francophonie se sont déroulés sur les cinq continents.
1987 : Au cours du deuxième Sommet de la Francophonie, le 2 septembre à Québec, les 41 pays participants fixent cinq secteurs d’activité prioritaires : l’agriculture, l’énergie, la culture et les communications, l’information scientifique et le développement technologique de même que les industries de la langue. Ils adoptent aussi un rythme bisannuel pour la tenue des sommets.
1988 : La Francophonie se dote d’un Institut de l’énergie des pays francophones (IEPF) basé à Québec. L’action de l’IEPF, d’abord axée sur l’énergie en réaction aux chocs pétroliers, suit l’évolution des enjeux mondiaux et s’élargit à l’environnement en 1996. Organe subsidiaire de l’OIF, l’IEPF œuvre pour une meilleure gestion des ressources énergétiques et pour l’intégration de l’environnement dans les stratégies de développement.
1988 : Création de TV5 Québec-Canada, qui assure la couverture du Canada et du Québec.
1988 : Création du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud. Doté en 2008 d’un budget de 2,2 millions d’euros, ce Fonds a aidé à ce jour à la réalisation de 1400 œuvres (films, court-métrages, documentaires, téléfilms).
1989 : Le troisième Sommet de la Francophonie, celui de Dakar au Sénégal (le premier à se tenir en terre africaine), est consacré à l’éducation et à la formation. Les 41 participants fixent trois axes supplémentaires de coopération, soit l’éducation et la formation, l’environnement et la démocratie et l’État de droit.
1989 : Création en mai de l’Université internationale francophone Senghor d’Alexandrie, un opérateur de la Francophonie chargé de former des cadres et des formateurs francophones dans les domaines du développement.
1989 : À Casablanca et Rabat, au Maroc, les premiers Jeux de la Francophonie réunissent 1700 participants de 38 pays venus s’affronter autour de joutes culturelles et sportives. Depuis, les Jeux de la Francophonie se tiennent tous les quatre ans.
1990 : Le Québécois Jean-Louis Roy devient le cinquième Secrétaire général de l’ACCT. Il occupera cette fonction jusqu’en 1997.
1991 : TV5 commence à diffuser ses programmes en Afrique.
1991 : Les ministres francophones chargés de l’Environnement se réunissent à Tunis, en Tunisie, en vue du Sommet de la Terre qui se tiendra à Rio un an plus tard. Ils dotent la Francophonie d’un plan d’action dans le domaine du développement durable.
1991 : Initialement prévu au Congo (ex-Zaïre), le quatrième Sommet de la Francophonie se tient à Paris. Pour ce « Sommet de la maturité et de l’élargissement », les 47 pays participants adoptent les grandes orientations de la coopération : démocratie, droits de l’Homme, sécurité, développement et solidarité Nord-Sud.
1993 : À Dakar, au Sénégal, la Conférence des ministres francophones chargés de l’Enfance adopte un plan d’action en faveur de l’enfant, et plus généralement des jeunes, pour mettre en œuvre la « Déclaration de New York » adoptée lors du Sommet mondial de l’ONU sur l’enfance en 1990.
1993 : Les 47 pays participant au cinquième Sommet de la Francophonie à Grand-Baie (Maurice) conviennent « d’adopter ensemble, au sein du GATT, la même exception culturelle pour toutes les industries culturelles, cette disposition constituant un moyen efficace pour maintenir une forte production culturelle francophone. »
1994 : La société civile fait son entrée dans la coopération multilatérale francophone lors de la première Conférence francophone des organisations internationales non gouvernementales (OING) : 31 OING sont dotées du statut consultatif auprès des institutions de la Francophonie. Aujourd’hui, elles sont au nombre de 63. Une Conférence francophone des OING se tient tous les deux ans à l’initiative du Secrétaire général de la Francophonie.
1995 : Lors de la quatrième Conférence mondiale de l’ONU sur les femmes, à Beijing, la communauté internationale définit un plan d’action pour parvenir à une égalité effective entre hommes et femmes. La Francophonie s’est investie dans la préparation de cette conférence en organisant à Dakar, un an plus tôt, une conférence préparatoire.
1995 : Au cours du sixième Sommet de la Francophonie à Cotonou, au Bénin, la Francophonie exprime clairement une volonté d’affirmation politique sur la scène internationale et fixe quatre axes mobilisateurs : savoir et progrès, culture et communication, liberté, démocratie et développement ainsi que la Francophonie dans le monde. Les pays membres s’engagent à « promouvoir un espace francophone dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication ».
* Source : OIF
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