Témoignages
Djimy Téodore : l'homme qui tenait ses promesses d'enfance
Djimy Théodore est né et a passé son enfance aux Cayes, petite ville d’Haïti bâtie au bord de la baie des Cayes. C’est dans cette commune qui compte quelque 125 000 habitants qu’il débute son éducation avant de cheminer vers d’autres contrées.
De retour en Haïti après cinq ans de travail dans la communauté religieuse, Djimy se tourne vers le monde de la comptabilité où il décroche son premier emploi à la Citibank.
En 1999, âgé de 26 ans, Djimy arrive au Québec et comme bon nombre d’immigrants, il devra affronter de multiples obstacles comme la non-reconnaissance des acquis et des compétences.
« … outre le choc climatique et les difficultés à comprendre et me faire comprendre, bien que je connaisse le français, j'étais très ébranlé par le regard des autres sur ma couleur de peau et les préjugés. Je ne m’y attendais pas. À cela s’ajoutent les études que j’ai dû refaire aux Hautes études commerciales (HEC Montréal) pour me faire reconnaître un baccalauréat. »
Trois ans après son arrivée et plusieurs contrats temporaires pour les agences de placement, Djimy décroche un emploi à la fonction publique.
De la dictature au militantisme syndical et à l’implication sociale
« Élevé au sein d’une dictature, témoin du mépris des droits de la personne par des gens accrochés au pouvoir au détriment du bien-être de la collectivité, je m’étais promis qu’en grandissant j’allais tout faire en mon pouvoir pour améliorer le sort de ma communauté. »
C’est avec ces convictions que Djimy commence à militer activement au sein de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) dans sa section locale SEI 10028.
Les années se suivent et à ses fonctions de délégué syndical s’ajoute la présidence du comité de l’équité en matière d’emploi pour les régions de Laval, Laurentides et Lanaudière. Il devient également directeur suppléant des groupes d’équité de l’AFPC-Québec, ainsi que président de la région de Laval, Laurentides et Lanaudière pour l’Alliance de la fonction publique.
Djimy s’implique également au sein de la communauté, notamment en tant que bénévole au Cercle des hommes, organisation qui œuvre à défendre les droits des pères qui veulent entretenir un contact avec leurs enfants. Il est également membre du comité d’œuvres de bienfaisance des Chevaliers de Colomb pour aider les plus démunis.
« … des luttes sont encore à mener, des négociations sont en cours, des hommes et des femmes souffrent d’injustice de toutes sortes. C’est pour ces gens que je souhaite m’investir ».
Comme quoi les expériences personnelles et les parcours de vie des personnes immigrantes peuvent jouer un rôle décisif dans leur détermination à s’impliquer syndicalement pour améliorer les conditions des travailleurs et des travailleuses.