Témoignages

Harold Arseneault, président de la section locale 7531 des Métallos

Nouvelles réalitées; nouvelles responsabilités

Harold Arseneault est président de la section locale 7531 des Métallos; une section locale composée qui compte quelque 1000 membres répartis dans une vingtaine d’unités locales. Ces unités locales ou sections locales se retrouvent au sein d’entreprises produisant dans des domaines très variés. En tant que président, Harold Arseneault est libéré à temps plein depuis plusieurs années pour assurer le service aux membres. En règle générale, il s’agit de dossiers touchant la négociation collective, le règlement des griefs, l’application des règles de santé et de sécurité au travail ainsi que la communication avec les membres. Tout cela constitue une tâche exigeante et parfois complexe. D’autant plus complexe, aux dires de Harold, que les milieux de travail changent : 

« Nous faisons face à de nouvelles réalités pour lesquelles nous ne sommes pas toujours préparés et pour lesquelles nous devons trouver des solutions. Par exemple, nous représentons un nombre de plus en plus important de travailleurs agricoles étrangers, phénomène assez récent au Québec. Cette situation amène la section locale à réfléchir sur l’activité que nous devons organiser pour ces travailleurs migrants : la problématique de la langue du travail; l’intégration syndicale; la prise en compte des lois du travail et de la réglementation applicable. Comme on le sait, les travailleurs agricoles que nous accueillons au Québec sont surtout mexicains et guatémaltèques; ceux-ci, pour la vaste majorité, ne parlent pas français. 

Notre syndicat, les Métallos, s’inquiète des conséquences du fait que dans certains lieux de travail il n’y ait pas de langue commune, situation qui complique la compréhension des règles de fonctionnement du milieu de travail, notamment la gestion de la santé et de la sécurité au travail; mentionnons l’utilisation de pesticides, d’herbicides et d’autres produits utilisés par les travailleurs agricoles, matières souvent qualifiées de dangereuses et largement utilisées. Comment le Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) peut-il être compris si on ignore les langues officielles du pays? Les travailleurs agricoles ne sont pas les seuls en cause; le Québec accueille de plus en plus de personnes immigrantes qui se retrouvent rapidement sur le marché du travail et, dans certains cas, dans nos unités syndicales. Lorsque vient le temps d’accueillir et de servir ces nouveaux membres, nous sommes parfois confrontés aux difficultés linguistiques, c’est-à-dire la capacité de se comprendre mutuellement dans l’exécution du travail autrement que par l’affichage d’images et de pictogrammes. La vie syndicale ne se construit pas à partir d’images et de pictogrammes; elle se construit par la communication interpersonnelle. Or, lorsque cette dimension de la vie syndicale est absente, le dialogue entre les membres est difficile, voire presque impossible dans certains cas. Par conséquent, l’accès à l’exercice de ses droits fondamentaux est alors difficilement praticable. 

Si nous voulons que ces travailleurs migrants et immigrants, ignorants de la langue française, soient à l’aise parmi nous, n’y a-t-il pas lieu que l’État investisse davantage dans la francisation? En adoptant la loi 101 en 1977, le Québec s’est donné comme projet de société celui d’avoir le français comme langue commune… et cela pour tout le monde.»

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