Témoignages

La syndicaliste Lucida Pierre

Lucida Pierre est d’origine haïtienne. Dès son arrivée au Québec en 1972, elle est embauchée comme ouvrière dans une manufacture montréalaise de lingerie fine. Au fil des jours et des mois, elle découvre son nouveau milieu de vie et les défis que comporte l’amélioration des conditions de travail qui s’avèrent très dures et déshumanisantes. 

« Quand je suis arrivée, il m’a semblé que le militantisme battait de l’aile », de dire Lucida. Pour apporter un peu d’ardeur à la vie syndicale, Lucida propose la tenue d’élections. C’est à partir de ce moment que les événements s’enchaînent pour elle. Élue déléguée d’atelier et puis présidente de la section locale, Lucida entre de plain-pied dans la vie syndicale : défense de ses confrères et consoeurs de travail par la procédure de grief, la négociation collective et l’élaboration de stratégies de luttes et de revendications. L’expérience acquise conduit naturellement Lucida Pierre vers de nouvelles responsabilités, dont la formation qu’elle viendra chercher à la FTQ. Elle sera formatrice pendant six ans. 

C’est en 1996 que la vie de Lucida prend une autre tournure. Si les séquelles d’un accident de voiture l’obligent à quitter la manufacture, elle n’en demeure pas moins passionnée par la solidarité syndicale. Tout en effectuant un retour aux études, elle milite à titre bénévole comme organisatrice lors des campagnes de syndicalisation. 

Une nouvelle mission 
Depuis 2003, Lucida est à l’emploi du Conseil du Québec Unis Unite Here comme conseillère à l’organisation. À l’écouter raconter son parcours en tant qu’immigrante et en tant que militante syndicale, on découvre chez cette personne un engagement profond et une volonté inébranlable. Dans le secteur où évolue Lucida, rien n’est facile. « Quand j’entreprends une campagne de syndicalisation, mon téléphone portable est ouvert jour et nuit et même s’il n’y a pas réussite, je sais que ce n’est que partie remise. C’est pourquoi je ne romps jamais totalement les liens noués avec les travailleurs et les travailleuses qui ont adhéré au projet de solidarité.» 

Lucida compte parmi ces milliers de travailleurs et de travailleuses qui font la force du mouvement syndical comme instrument de conditions de travail plus saines et mieux rémunérées et, par conséquent, du mieux-être des familles de notre société québécoise. 

Félix Leclerc disait de Pauline Julien : « Ce n’est pas une femme, c’est un drapeau ». Lucida Pierre, c’est un peu ça.

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