Témoignages

Le parcours de Maikaylou Tamboura

Né à Koudougou au Burkina Faso, un pays francophone de l’Afrique occidentale dont on ne parle pas assez, Maikaylou Tamboura est arrivé au Québec le 21 juin 1995, premier jour de l’été. 

Quand Maikaylou a décidé de tenter sa chance sous d’autres cieux, il tenait à demeurer au sein de la francophonie mais ne voulait pas vivre en Europe. Le Québec lui apparut alors comme alternative. Armé de son diplôme de géomètre-topographe, il tente de poursuivre sa carrière dans ce domaine. La quête d’emploi est difficile du fait qu’il manque de connaissances en informatique. Après un bref séjour infructueux en Abitibi, il revient à Montréal et s’installe dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. 

Trois mois plus tard, c’est d’abord par l’entremise d’une agence de placement qu’il se trouve un emploi d’emballeur chez Dorel Cosco, un fabricant de meubles. L’entreprise compte alors 250 employés, principalement de jeunes immigrants qui en sont à leur premier emploi au Québec. Il existe un malaise dans les ateliers en raison des cadences de travail, souvent infernales. L’entreprise n’est pas syndiquée mais ce que ne sait pas Maikaylou, c’est qu’il y a une campagne de syndicalisation en cours menée par Unite Here. Il n’est pas encore impliqué à ce moment-là. 

C’est seulement vers la fin de la campagne de syndicalisation qu’il comprend l’enjeu et qu’il décide de s’impliquer. Même s’il a déjà milité dans son pays d’origine, Maikaylou doit faire l’apprentissage d’une autre forme d’action syndicale. 

Enrôlé presque à son insu 
Avec l’accréditation obtenue en 1996, tout se précipite pour Maikaylou. Il est en quelque sorte poussé dans l’action syndicale par ses collègues de travail qui voient en lui quelqu’un qui n’a pas peur de parler au patron et qui dit toujours ce qu’il pense. On le perçoit comme quelqu’un capable de porter les revendications de ses confrères et consoeurs de travail : on le nomme délégué et il est l’un des signataires, en 1998, de la première convention collective. C’est une époque où il cumule travail, études universitaires et fonction de délégué syndical, époque où l’entreprise triple son personnel. 

En 2001, il est embauché par son syndicat comme conseiller et affecté aux relations syndicales dans les milieux de travail où sont présents des travailleurs et travailleuses des communautés culturelles. Il y demeurera jusqu’en 2006. Il passe alors au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), dans le secteur des affaires sociales. 

Quand on demande à Maikaylou ce qu’il retire de ce cheminement, il affirme que « le monde du travail en usine est une grande école de solidarité pour qui sait être attentif au quotidien des autres. Je m’en inspire toujours pour mon travail. Quant à l’action syndicale, je ne dirai jamais assez qu’il n’y a pas meilleur moyen pour faciliter l’intégration. La clé du progrès social demeurera toujours la solidarité ».

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