Témoignages

Oswaldo Montoya, syndicaliste de cœur et d’action

Chassé par la guérilla 

Le Salvador est un pays d'Amérique centrale, entre le Guatemala et le Honduras, qui compte environ 7 millions d'habitants. En 1979, la guérilla éclate partout dans le pays marquant ainsi douze années de guerre civile au cours desquelles les escadrons de la mort firent des milliers de victimes. Oswaldo Montoya, jeune technicien en génie civil, décide de quitter son pays pour fuir la répression et les massacres aveugles. Il choisit le Québec comme terre d'asile. Nous sommes en 1982. 

Dès son arrivée au Québec, Oswaldo déploie une énergie hors du commun pour s'intégrer à notre société. Il s'inscrit à des cours de français dès le lendemain de son arrivée et s'y adonne de manière intensive, sept jours par semaine. Tout en poursuivant ses cours de français, il fait reconnaître la formation acquise dans son pays et, à peine six mois plus tard, il trouve un emploi correspondant à sa formation qu’il occupera pendant cinq ans. En 1986, Oswaldo visite son pays et constate que la violence politique continue et que la guerre civile s’intensifie malgré le Traité de paix intervenu quelques années plus tôt. 

À l’été 1988, il est embauché par Hydro-Québec comme technologue au poste Micoua, près de Baie-Comeau. Pendant trois ans, il reviendra à Montréal toutes les deux semaines pour rejoindre sa famille. 

La Côte-Nord, source d’inspiration 
Jusque-là peu sensible à la cause syndicale, c'est au cours de son affectation sur la Côte-Nord que Oswaldo est touché et interpellé par le militantisme des travailleurs et des travailleuses de la Côte-Nord. Il découvre la solidarité du mouvement syndical et son fonctionnement démocratique. De retour à Montréal, de membre sympathisant il devient membre actif et décide de militer en se faisant élire délégué puis directeur régional de la section locale 957 du SCFP qui compte 2 000 technologues et qui est présente dans dix régions du Québec. Depuis 2008, Oswaldo en est le secrétaire général. 

Quand on demande à Oswaldo ce que son engagement syndical lui apporte, c’est sans hésiter qu’il dit y trouver une voie extraordinaire de participation à la vie communautaire : « La vie syndicale nous montre comment agir et nous fournit les outils nécessaires pour aider et défendre nos confrères et consoeurs du monde du travail. » Par ailleurs, il déplore le fait que les personnes immigrantes manquent d’information sur le fonctionnement et sur le rôle du syndicalisme au Québec : « Il existe une certaine méfiance à l’égard du mouvement syndical qui freine leur implication pleine et entière. Nous nous devons d’aller vers elles pour engager un dialogue et pour les informer. » 

Quand on écoute Oswaldo nous raconter son parcours d’immigrant et sa passion pour la vie syndicale, on ne peut s’empêcher de saluer l’apport riche et solide d’un militant comme lui. 

 

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