AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Un Canadien français à la grande messe du dimanche

Lundi, 14 Décembre, 2015

ÉRIC BOUCHARD | QUÉBECFRANÇAIS.ORG | 14/12/2015
Un Québécois moderne et debout dit toujours que l’anglais c’est important dans le monde d’aujourd’hui, mais que le français doit être la langue commune sur le territoire québécois. Celui qui pense comme un Canadien-français de l’ère pré 1960 nous avoue, la main sur le cœur, son amour du français, mais qu’il ne faut surtout pas exiger plus de français de peur de déranger nos maîtres.
Camille Laurin et Guy Rocher sont assurément les plus grands Québécois de l’histoire, car ils ont mis sous la forme d’un texte de loi, avec la Charte de la langue française en 1977, la constitution de ce que serait l’aménagent linguistique du Québec indépendant. Quand on lit la version originale de la loi 101, on comprend que le désir de ces derniers était de faire en sorte que le français soit la langue commune dans l’espace public tout en s’assurant que les anglophones et les autochtones aient des institutions pour y faire vivre leur langue. L’objectif était de se servir des institutions publiques de l’État québécois pour créer un aménagement linguistique où, de façon naturelle et sans effort, les inconnus qui se rencontrent dans l’espace public au restaurant, dans la rue, dans les commerces et au travail utilisent spontanément le français. En fait, il fallait faire comme les pays normaux indépendants qui intègrent les nouveaux arrivants à travers un réseau institutionnel unilingue. Laurin et Rocher pensaient comme des indépendantistes qui se voyaient majoritaires dans un pays indépendant.

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