AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Capitale bilingue : les différents ordres de gouvernement se renvoient la balle
À qui revient la responsabilité de désigner Ottawa comme ville bilingue? Les différents ordres de gouvernement ne s'entendent pas et se renvoient la balle.
Après que le maire d'Ottawa, Jim Watson, eut réitéré, dimanche, son refus d'aller de l'avant avec l'idée d'un statut officiel de bilinguisme pour la ville, c'est au tour de la ministre déléguée aux Affaires francophones de l'Ontario, Madeleine Meilleur, d'afficher ses couleurs.
Mme Meilleur appuierait l'idée d'une désignation officielle pour Ottawa, si la Ville en faisait la demande.
Elle se tourne toutefois vers le fédéral, à qui en revient la responsabilité, selon elle.
« Moi je verrais le fédéral, parce que c'est la capitale du pays. C'est la capitale d'un pays bilingue, alors ce serait un beau cadeau de la part du fédéral de désigner la Ville d'Ottawa et aussi donner l'argent nécessaire pour qu'on puisse continuer à améliorer les services en français à la Ville d'Ottawa », affirme la ministre.
Le député fédéral conservateur d'Ottawa-Orléans, Royal Galipeau, réplique aussitôt, accusant le gouvernement provincial de se défiler : la Ville d'Ottawa relève de la province.
« La Ville d'Ottawa, selon l'Acte constitutionnel de 1867, c'est une créature de la législature de l'Ontario. Mais c'est le gouvernement fédéral qui s'est avancé pour payer pour des services en français à Ottawa, et on continue de le faire », soutient le député.
« J'aimerais ça, si on pouvait faire une entente fédérale-provinciale dans ce domaine-là, mais le gouvernement provincial n'est pas là. »
— Royal Galipeau, député d'Ottawa-Orléans
Pour sa part, la première ministre ontarienne, Kathleen Wynne, affirme que c'est à la Ville de mener le projet.
« C'est une discussion pour la municipalité », a déclaré la première ministre, lundi, avant de s'éloigner, évitant d'être questionnée davantage à ce sujet.
Samedi, le projet de faire d'Ottawa une ville officiellement bilingue, en vue des festivités entourant le 150e anniversaire du Canada en 2017, gagnait l'appui du Parti libéral du Canada et du Nouveau Parti démocratique.