AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

25 ans de gestion scolaire française à l'Î.-P.-É., mais l'assimilation reste un défi

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ICI Radio-Canada.ca

Tandis que la Commission scolaire de langue française de l'Île-du-Prince-Édouard (CSLF) commence à célébrer le 25e anniversaire de sa gestion des écoles françaises de la province, des intervenants rappellent qu'il reste un grand défi à relever pour la survie du français en milieu minoritaire.

La CSLF a la responsabilité de gérer et de promouvoir l'éducation de langue française dans la province depuis le 1er juillet 1990. À ce moment, il y avait deux écoles françaises à l'Île-du-Prince-Édouard. Aujourd'hui, six écoles sont rattachées à la CSLF, et l'éducation en français est accessible dans toutes les régions. Gabriel Arsenault, qui a été directeur général de la CSLF pendant 17 ans, s'en réjouit, mais il rappelle que la lutte n'est pas terminée pour autant.

« Il y a de gros progrès, mais on ne peut pas baisser les bras du tout. Le travail se continue. On devra lutter toujours, quant à moi. Ma maman m'a toujours dit que c'est une lutte éternelle, surtout lorsqu'on vit dans un milieu minoritaire. L'assimilation se fait seule. On n'a rien besoin de faire pour l'assimilation. C'est de contrer l'assimilation qui est difficile. »— Gabriel Arsenault, ancien directeur général de la CSLF

Le juriste Michel Bastarache, ancien juge à la Cour suprême du Canada, a plaidé des causes dans six provinces pour faire reconnaître les droits des communautés minoritaires à gérer leur éducation. À l'issue de ces luttes, des réseaux scolaires pour ces communautés ont été créés. Il estime aussi que le défi de l'assimilation est toujours très grand.

« Il faut aussi absolument qu'il y ait un effort beaucoup plus grand pour améliorer la qualité du français lui-même. C'est bien important d'avoir des classes en français et ainsi de suite, mais il faut que les élèves qui obtiennent leur diplôme parlent un français vraiment correct, et on a beaucoup de travail à faire sur ce plan-là aussi. »— Michel Bastarache, ancien juge à la Cour suprême du Canada

Michel Bastarache croit qu'il faut créer pour la jeunesse acadienne des occasions de parler français ailleurs qu'à l'école, par exemple des spectacles culturels ou des activités sportives où la langue française est valorisée.