AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Bixi: un camion en anglais qui dérange

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Journal 24 heures

MONTRÉAL - Un camion appartenant à Bixi Montréal et servant à installer les bornes Bixi dérange, avec un ensemble de mots écrit uniquement en anglais sur le véhicule.
 
«Public Bike System Company», peut-on lire juste sous le logo de Bixi sur une des portes. Il s'agit du nom de la division internationale de Bixi, vendue il y a un an à Bruno Rodi, et enregistrée au Québec.
 
«C'est complètement farfelu. C'est de la pollution visuelle et un manque de respect envers l'environnement culturel», martèle Jean-Paul Perreault, président d'Impératif français, qui s'explique mal pourquoi le camion est affiché seulement en anglais.
 
Le porte-parole de l'Office québécois de la langue française (OQLF), Jean-Pierre Le Blanc, précise que règle générale si une compagnie a un nom en anglais, la loi demande à ce qu'il y ait un mot ou une phrase en français sous le nom de l'entreprise qui désigne ce qu'elle fait.
 
Camion des États-Unis
Si le camion porte le nom de Public Bike System Company, le déploiement des stations Bixi est assuré par Bixi Montréal.
La porte-parole de l'organisme, Bérangère Thériault, explique que l'organisme a acheté des camions de Public Bike System Company, qui fait affaire principalement à l'étranger, et que le camion en question provenait des États-Unis.
«C'est le seul de la flotte avec cette inscription», assure-t-elle.
Elle ajoute que retirer le logo «ne faisait pas partie de nos priorités», considérant que le tout peut être couteux et compliqué, car cela demande un débosselage de la porte.
Bixi Montréal a néanmoins recouvert le nom en anglais d'un collant blanc à la suite d'un l'appel du journal 24 Heures, le temps d'enlever complètement l'inscription en anglais plus tard.
Site web uniquement en anglais
Le site internet sans version française de Public Bike System Company fait également bondir le président d'Impératif français.
De son côté, l'OQLF explique que les entreprises établies au Québec doivent faire en sorte que l'information concernant les produits et services qu'elles offrent soit disponible en français.
«Si l'entreprise peut prouver que l'ensemble de ses activités s'adresse à l'étranger, nous ne demandons pas à ce que ce soit traduit en français», nuance Jean-Pierre Le Blanc.
Il ajoute que chaque cas est particulier puisqu'un site web peut contenir des informations qui ne sont pas exclusivement destinées à une clientèle située à l'extérieur du Québec.
De son côté, Jean-Paul Perreault assure qu'il déposera une plainte à l'organisme pour qu'il y ait enquête.
Public Bike System Company n'a pas voulu commenter.