AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Loi 101: le PQ agite les «chiffons» identitaire et linguistique, dit Couillard

Auteur: 
Dave Noël à Québec et Marie-Michèle Sioui

Le Parti québécois (PQ) agite les « chiffons » identitaire et linguistique, a lancé mercredi le premier ministre Philippe Couillard, en marge de la présentation d’un projet de loi péquiste qui vise à modifier la Charte de la langue française.

« Quand ça va mal de leur côté, on agite soit le chiffon identitaire, soit le chiffon linguistique, pour que le monde se sente inquiet, insécure, pour être certain que les gens soient persuadés qu’il y a une crise et une menace », a déclaré le chef du gouvernement dans un échange au Salon bleu au sujet de la langue dans les milieux de travail.

« L’histoire retiendra que le premier ministre du Québec, aujourd’hui, a traité la loi 101 de chiffon et de béquille, l’histoire retiendra ça », a répliqué le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée.

Le projet de loi 991 modifiant la Charte de la langue française vise à ajouter « un fardeau de preuve » aux employeurs exigeant la connaissance de l’anglais pour occuper un emploi. Par cette pièce législative, le PQ souhaite préciser les exceptions permettant à un employeur d’exiger que ses employés puissent s’exprimer dans une autre langue que le français.

En chambre, M. Lisée a rappelé les propos controversés tenus par Philippe Couillard au cours des élections générales de 2014. Le chef du Parti libéral du Québec avait alors affirmé qu’il était important pour les employés de pouvoir s’exprimer en anglais « même sur les planchers d’usine ». « Malheureusement pour les droits des Québécois, les juges fédéraux ont trouvé que l’idée du premier ministre était excellente », à lancé M. Lisée en faisant référence à la décision récente de la Cour d’appel dans un litige opposant la Ville de Gatineau à son syndicat de cols blancs.

Selon M. Couillard, « il n’y a pas de crise linguistique au Québec », le ratio d’anglophones et d’allophones connaissant le français ayant progressé au cours des quarante dernières années. « Alors, ça va bien, le français, au Québec et au Canada. » En revanche, les communautés rurales anglophones québécoises seraient menacées. « Je tiens à le dire, parce que leur statut minoritaire leur apporte des difficultés concrètes », a soutenu le premier ministre.