AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Québec suggère à Nicholson de suivre des cours de français
Le premier ministre Philippe Couillard juge que « c’est loin d’être souhaitable » qu’un unilingue anglophone, Rob Nicholson, occupe le poste de ministre des Affaires étrangères du Canada.
« On a un pays, le Canada, où il y a deux langues officielles. C’est un poste senior du gouvernement. Je m’attendais au moins que le ministre des Affaires étrangères puisse au moins dire quelques mots de français », a déclaré le premier ministre dans une mêlée de presse.
Ce dernier croit toutefois à la capacité du nouveau ministre d’apprendre le français. « Il n’est pas trop tard pour suivre des cours », a-t-il dit.
Le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-Marc Fournier, a prédit que le ministre unilingue, dans ses nouvelles fonctions, va se mettre à parler français. « Je n’ai pas de doute que M. Nicholson utilisera les deux langues. »
La ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre, n’en est pas si sûre. « C’est très décevant de voir que le chef de la diplomatie canadienne ne parle pas français », a-t-elle dit. Que le ministre des Affaires étrangères puisse s’exprimer en français, « c’est pour nous quelque chose qui devrait être une priorité dans l’esprit du premier ministre [canadien] », a fait valoir la ministre.
« Il doit comprendre que c’est un sujet qui est sensible. Lui-même M. Harper, quand il est à l’international, commence toujours [ses discours] en français », a rappelé Mme St-Pierre, sans signaler que Philippe Couillard délaisse le français à l’étranger, comme ce fut le cas lors de son passage en Islande. « Il y aura des élections dans quelques mois ; les Canadiens prendront leur décision sur cette question-là », a-t-elle dit.
Le chef de l’opposition officielle, Stéphane Bédard, estime que la réaction des libéraux, qu’il assimile à de « l’aplaventrisme », n’est pas assez vive. « Ce n’est pas dommage, c’est insultant, c’est inacceptable et on devrait faire des représentations si le français est une priorité pour ce gouvernement comme il l’est pour les Québécois. »
Même son de cloche de la part du chef de la CAQ, François Legault. « M. Couillard devrait dire clairement à M. Harper qu’on n’est pas d’accord avec cette nomination. »