AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Davie reçoit un ultimatum

Auteur: 
Regys Caron, Le Journal de Québec

L’entreprise a fait l’objet de trois plaintes à l’Office québécois de la langue française
 
Après le dépôt de plusieurs plaintes par un employé, l’Office québécois de la langue française (OQLF) donne au chantier naval Davie jusqu’au 31 mai pour se conformer à la loi 101 sous peine de recours.
 
Dans une lettre remise à la direction du chantier de Lévis en juillet 2015, l’OQLF acceptait de prolonger le programme de francisation de l’entreprise. «Vous bénéficiez d’un délai se terminant le 31 mai 2016 pour achever ce programme», écrivait le secrétaire de l’OQLF, Éric Nadeau, dans sa missive dont Le Journal a obtenu copie.
 
Davie était par le fait même avisée que l’État n’accorde ni contrat ni subvention à une entreprise dont l’attestation du programme de francisation est expirée. «Il vous appartient de veiller au respect des mesures et de la nouvelle échéance du programme», termine le signataire de la lettre.
 
Davie a déjà obtenu du gouvernement les contrats de construction de deux bateaux pour offrir le service de traversiers entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac.
 
Première sommation
 
L’OQLF donnait à l’entreprise jusqu’au 29 janvier pour se conformer à quatre exigences de la Charte de la langue française. L’entreprise devait traduire les termes utilisés en anglais dans les documents internes et achever la version française de la liste informatisée du matériel d’entrepôt.
 
De même, Davie devait «achever la francisation des consignes de sécurité et des instructions sur les équipements dans les ateliers, tels la machinerie, les panneaux de commande et les autres instruments et accessoires de sécurité». L’entreprise devait aussi s’être assurée «du respect de la nette prédominance du français, y compris dans l’entrée principale».
 
L’entreprise n’est pas parvenue à se conformer aux deux premières conditions et aurait obtenu un report du délai au 31 mai, a confié le président du Syndicat des travailleurs, Raphaël Jobin. Une vérificatrice de l’OQLF sera d’ailleurs sur le chantier le 25 février pour s’assurer du respect de ces conditions, a appris Le Journal.
 
Unilinguisme
 
L’OQLF demande aussi de «s’assurer que les membres de la direction s’adressent en français aux employés, que les réunions de travail se déroulent en français [et de] s’assurer de toujours obtenir la version française des fiches signalétiques». La haute direction du chantier est unilingue anglophone.
 
L’Office demande aussi de «franciser les interfaces les plus fréquemment utilisées du logiciel de gestion intégrée».
 
Un problème de langue

  • Des employés de Davie ont demandé à suivre des cours d’anglais
  • Il y a 625 employés syndiqués sur le chantier, plus 20 sous-traitants unilingues anglophones
  • L’Office québécois de la langue française a prolongé le programme de francisation au 29 janvier, puis au 31 mai 2016