AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

L'anglicisation du Québec touche tout le monde, selon le MQF

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Par Mariane Bergeron-Courteau marianebergeroncourteau@journaldelevis.com

La question de l'anglicisation du Québec peut sembler bien lointaine aux yeux des jeunes provenant des régions. C'est justement pour éveiller les étudiants à cette problématique qu'Éric Bouchard, du Mouvement Québec français (MQF), était de passage au Cégep de Lévis-Lauzon dans le cadre de sa tournée des régions.

Par Mariane Bergeron-Courteau
marianebergeroncourteau@journaldelevis.com
«Les gens dans les régions n'en ont pas conscience, c'est comme si le problème n'existait pas. […] La question linguistique, c'est une question qui est large et on n'est pas dans les années 1960-1970, alors qu'ils en parlaient tellement à la radio et à la télé. Aujourd'hui, les jeunes n'ont aucune idée de cette question-là, à moins qu'ils ne soient Montréalais», lance d'entrée de jeu le conférencier quelques minutes après s'être adressé aux étudiants de l'établissement scolaire.
Pourtant, aux yeux d'Éric Bouchard, les jeunes qui vivent en région sont autant concernés par cette problématique que ceux vivant dans la métropole. Le représentant de MQF affirme qu'il y a un déséquilibre entre l'argent investi dans des institutions francophones et anglophones, ce qui touche tous les Québécois.
«Il y a 8 % d'anglophones au Québec, mais 29 % de l'argent va dans les universités anglophones. Qu'est-ce qui arrive? On développe un paquet de beaux programmes dans les universités anglophones. Comme l'argent est concentré dans les universités anglophones, il en reste beaucoup moins pour les autres universités. […] Ça fait en sorte que les jeunes partent à Montréal», analyse le conférencier.
Également, selon lui, lorsqu'ils arrivent au Québec, les immigrants n'ont aucun incitatif à apprendre le français, puisque tous les services sont disponibles dans les deux langues. À son avis, le gouvernement québécois est donc lui-même le «principal agent» d'anglicisation du Québec.
Le Cégep de Lévis-Lauzon était la septième et dernière destination d'Éric Bouchard dans le cadre de sa tournée des régions. Il entend visiter d'autres établissements scolaires dès l'automne prochain pour sensibiliser le plus de jeunes possible à la perte de terrain de la langue de Molière.