AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Les défis francophones vus par les membres du «caucus»
ÉLECTIONS. À moins de trois semaines des élections municipales, les candidats du «caucus» francophone de la Ville d'Ottawa s'activent pour leur réélection.
Interrogé chacun leur tour par L'Express d'Ottawa, les membres du groupe Mathieu Fleury, conseiller du quartier Rideau-Vanier, Bob Monette (Orléans), Stephen Blais (Cumberland) et David Chernushenko (Capitale) ont dévoilé leur vision des enjeux francophones.
Les réponses restent bien souvent dominées par le statut officiellement bilingue de la capitale du Canada. Un enjeu revenu sur la table des discussions de plus belle avec lancement du Mouvement pour une capitale du Canada officiellement bilingue de Jacques de Courville Nicol. Contrairement à l'idée reçue, les avis des membres du «caucus» divergent sur le sujet.
Si Mathieu Fleury est bien le seul élu ouvertement favorable au bilinguisme officiel à la Ville d'Ottawa, les positions des conseillers Blais et Monette ont sensiblement évolué. À la réponse plutôt négative donnée il y a un an, c'est désormais la neutralité qui est prônée par les deux élus de l'est d'Ottawa.
«Je ne peux pas être pour ou contre le bilinguisme officiel, car je n'ai pas vu encore un rapport de la communauté à ce sujet, affirme l'élu de Cumberland. S'il s'agissait d'un simple changement de mot, à savoir passer du bilinguisme pratique au bilinguisme officiel, j'appuierais. Mais en se déclarant officiellement bilingue, la Ville a des responsabilités dans l'amélioration des services, si on ne veut pas se retrouver en Cour suprême pour des manquements.»
Un son de cloche identique pour M. Monette: «On ne sait pas la définition du bilinguisme officiel et ce que la communauté exige. Nous sommes prêts à travailler avec eux et voir ce qu'ils veulent.»
En revanche, le conseiller Chernuchenko se montre le plus fermé à cet enjeu. «L'énergie doit être mise ailleurs, notamment sur l'amélioration des services plus qu'un statut officiel. Aussi, ce débat risque de raviver les tensions et de donner une autre bataille linguistique.»
Services et documentations
Outre le bilinguisme officiel, c'est sans doute l'offre d'activités récréatives en français qui retient le plus l'attention des conseillers interrogés. «Nous avons un gros travail à faire sur la qualité du français donnée dans les différents cours», croit M. Chernushenko.
Stephen Blais propose même un coup de pouce financier pour dynamiser les activités. «Mettre quelque chose en plus dans le budget de la francophonie pour avoir plus d'activités récréatives en français me semble une bonne idée. N'oublions pas que des familles anglophones sont aussi intéressées par ce genre d'activités pour leurs enfants.»
Questionné lui aussi sur les améliorations possibles à la Ville d'Ottawa, Mathieu Fleury fait mention de la documentation fournie. «C'est un gros défi qu'elle ne soit pas toujours bilingue. Il y a des lacunes à ce niveau pour fournir une traduction en français assez rapidement.»
Enfin, concernant les réunions du «caucus» francophone, prévues deux fois par an, Bob Monette propose d'en modifier la fréquence. «Ça serait intéressant de les faire tous les trois ou quatre mois afin d'échanger davantage.»
À noter que le conseiller du quartier Beacon Hil-Cyrville Tim Tierney, uninligue anglophone, mais membre du groupe n'a pas retourné nos demandes d'entrevue.