AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Nouvelles plaintes pour des tests d'immigration plus chers en français

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Un dossier de Laurence Martin et de Valérie Ouellet

Deux représentants de la communauté française au Canada ont porté plainte au Commissariat aux langues officielles à la suite du reportage de Radio-Canada sur les tests de langue pour les immigrants qui sont plus chers en français qu'en anglais.
 
Francine Watkins, une conseillère consulaire qui représente les Français de l'Ontario et du Manitoba, a été interpellée par des dizaines de jeunes immigrants francophones qui devaient passer un examen linguistique, soit en français, soit en anglais, pour obtenir leur résidence permanente.
 
Selon la conseillère, bon nombre d'entre eux ont choisi de passer le test en anglais parce qu'il est moins cher et que le temps de correction est beaucoup plus rapide.
 
« C'est une injustice flagrante.  » — Francine Watkins, conseillère consulaire française, Ontario et Manitoba
 
En décembre, Radio-Canada révélait que le Test d'évaluation de français (TEF) coûte beaucoup plus cher que ses équivalents en anglais, par exemple, le Programme canadien d'évaluation des compétences linguistiques en anglais (CELPIP).
 
Une des raisons du prix élevé : le test est conçu et corrigé en grande partie en France par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris Île-de-France.
 
« Ça profite à des organismes français, mais c'est fait sur le dos des jeunes Français du Canada. » — Francine Watkins, conseillère consulaire française, Ontario et Manitoba
 
Avant de déposer une plainte formelle au Commissariat aux langues officielles en janvier, la conseillère Francine Watkins a d'abord contacté le ministère de l'Immigration, mais sans résultat.
 
Pourquoi pas des examens conçus au Canada, demande la conseillère française
 
Tout comme Francine Watkins, le président de l'Association Français du monde à Toronto, Gérard Poupée, a lui aussi porté plainte au Commissaire aux langues officielles. Il croit que le Canada a toutes les ressources pour concevoir et gérer son propre examen de français.
 
Les deux plaignants ne sont pas à l'aise avec le fait qu'un examen pour l'immigration canadienne soit conçu à l'étranger, en France.
 
« Il y a un reste de colonisation qui me déplaît quelque part.  » — Gérard Poupée, président de l'Association Français du Monde à Toronto
 
Dans un courriel, Citoyenneté et Immigration Canada dit examiner la situation, précisant que cet enjeu fera partie de discussions avec le Commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, dans les prochains jours.
 
Au bureau du Commissaire Fraser, un porte-parole nous a dit que l'enquête est en cours.
 
Les plaintes de Francine Watkins et de Gérard Poupée s'ajoutent à deux autres, qui sont déjà entre les mains du commissaire relativement à ce dossier.