AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Remonter le niveau en français
Un centre de pratique de l’écrit et de l’oral en français va être ouvert dès cette rentrée à l’université de Bourgogne. Une première en France.
Les tests conduits l’année dernière auprès des étudiants de droit et de langues montrent que 70 % d’entre eux ont un niveau insuffisant en français. Pour les aider à pallier leurs difficultés, l’université de Bourgogne ouvre un centre de pratique de l’écrit et de l’oral, dès cette rentrée.
De vraies difficultés en français
« Homicide = meurtre à la maison. » La définition, à la Desproges, peut faire sourire. Sauf que l’étudiant qui l’a écrite était on ne peut plus sérieux. « Les étudiants ont de vraies difficultés en français, que ce soit en vocabulaire, en grammaire, en syntaxe ou en orthographe », explique Stéphanie Grayot-Dirx, professeur de droit à l’université de Bourgogne.
C’est elle qui a découvert cette perle l’année dernière dans une copie d’examen. C’est également elle qui, sous sa casquette de vice-présidente en charge de la réussite en licence, pilote l’ouverture d’un centre de pratique de l’écrit et de l’oral, annoncée dès cette rentrée. Son objectif : remettre à niveau les étudiants qui pêchent en français. Ils sont nombreux, à en croire le test réalisé l’année dernière auprès des étudiants en droit et en LLCE (langues, littératures et civilisations étrangères). « 70 % des étudiants avaient un niveau inférieur au niveau requis », indique l’enseignante.
Le centre de pratique de l’écrit et de l’oral, qui s’inspire des writing centers développés dans les grandes universités à l’étranger, est le premier à voir le jour en France. Il est confié à un enseignant (agrégé de français), recruté par l’UB pour développer une méthode qui s’appuie sur la recherche en linguistique et en psychologie cognitive.
C’est lui qui a conçu des exercices qui permettront aux étudiants de détecter leurs faiblesses et de décrocher les clés pour pallier leurs difficultés. « On ne travaille pas avec des adultes comme avec des enfants », précise Stéphanie Grayot-Dirx. « On ne peut pas leur proposer des dictées. Il faut développer d’autres outils pour les amener à progresser. »
Dès la rentrée, les étudiants pourront tester leur niveau sur l’ENT de l’université. Trois tests (deux en orthographe et un en expression écrite) sont en ligne, pour leur permettre de se positionner.
S’ils ont des difficultés avérées, le writing center leur proposera un accompagnement, individuel et/ou collectif. Le but : éviter le décrochage car, souligne la vice-présidente, « ces difficultés nuisent à la compréhension des cours ».
« Beaucoup d’études montrent que la maîtrise de l’écriture influe sur le niveau de réflexion et sur le développement de la pensée », avance même Jean-Baptiste Goussard, l’enseignant à la tête de la nouvelle structure.