AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

Pour que le français soit bien vivant

Auteur: 
Charles Thériault, Le Droit

La présidente de la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l'histoire d'Orléans, Nicole Fortier, consacre ses énergies à la promotion et à la défense du français dans ce quartier de l'est d'Ottawa, qui était une communauté presque entièrement francophone avant les années 1970. Aujourd'hui, LeDroit et Radio-Canada reconnaissent son travail en lui décernant le titre de Personnalité de la semaine.
 
Originaire d'Orléans, Nicole Fortier a grandi dans ce qui était, à l'époque, un village franco-ontarien sis à une vingtaine de kilomètres du centre-ville d'Ottawa.
 
Comme dans bien des villages du Québec et de l'Ontario français, la vie d'Orléans tournait autour de l'église, de l'école et de la caisse populaire. Mais lorsque l'expansion d'Ottawa et de ses banlieues a atteint un tel niveau que le territoire compris à l'intérieur de la Ceinture de verdure ne suffisait plus, Orléans est devenue tout naturellement une banlieue d'Ottawa, attirant de plus en plus d'anglophones. À un tel point d'ailleurs que les francophones sont rapidement devenus minoritaires. Certains d'entre eux ont réagi en créant des institutions et des services en français, dans le but de préserver leur langue et leur culture.
 
Nicole Fortier est l'une des fondatrices du Mouvement d'implication francophone d'Orléans (MIFO), créé en 1979. Depuis sa fondation, le MIFO a défendu la cause francophone et organisé des centaines de spectacles et activités culturelles. «Si on n'avait rien fait, on aurait été anéantis, alors il a fallu réagir et nous l'avons fait. Parmi les premières batailles que nous avons livrées, il y a eu celle de l'accent aigu sur le nom d'Orléans. Il a fallu convaincre la Ville (Gloucester avant 2002 et Ottawa ensuite) et le gouvernement de l'Ontario d'agir afin que l'affichage officiel respecte le caractère français d'Orléans en s'assurant que l'accent est toujours présent», raconte Mme Fortier.
 
Le choix de l'enseignement
 
Même si l'histoire et le patrimoine l'ont toujours intéressée, Nicole Fortier a d'abord choisi l'enseignement, comme l'ont fait bien des jeunes femmes de son âge, au début des années 1970. Elle a fréquenté le couvent de la rue Rideau, une institution aujourd'hui disparue qui a formé des centaines de francophones au cours du xxesiècle. «Ma mère était enseignante et j'ai toujours voulu être enseignante aussi. J'ai enseigné durant quatre ans. À cette époque, le fédéral embauchait beaucoup de professeurs de français pour ses écoles de langue seconde, à la suite de l'adoption de la Loi sur les langues officielles. Je suis donc allée enseigner le français aux fonctionnaires fédéraux.»
 
Elle est ensuite devenue conseillère en formation, agente de formation et chef d'équipe dans divers ministères fédéraux, toujours en lien avec l'application de la Loi sur les langues officielles.
 
Son travail l'a amenée à voyager à travers le Canada et à rencontrer des francophones de partout au pays. «J'ai réalisé à quel point le réseau des francophones est fort. Il était important que les gens connaissent bien la Loi sur les langues officielles et toutes ses implications.»
 
Toujours bien occupée
 
Lorsqu'elle a pris sa retraite de la fonction publique fédérale, en 2006, Nicole Fortier est a commencé à travailler sur divers projets spéciaux, notamment en lien avec la Loi sur les services en français et la Loi sur le patrimoine de l'Ontario.
 
Elle a continué ses activités au sein du MIFO et elle a créé, avec un groupe de passionnés, la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l'histoire d'Orléans. L'organisme a participé à la commémoration du 150e anniversaire de la fondation de la paroisse Saint-Joseph d'Orléans, en 2010. Le 4 juin dernier, le groupe a aussi organisé une grande fête célébrant le 400e anniversaire du passage de Samuel de Champlain. L'événement, qui a eu lieu sur l'île Pétrie, a rassemblé des milliers de personnes, dont bon nombre d'élèves des écoles catholiques et publiques d'Ottawa. Lors de cette journée de célébrations, la troupe de L'Écho d'un peuple a présenté un spectacle spécialement conçu pour l'occasion.
 
En septembre dernier, toujours avec L'Écho d'un peuple, son groupe a aussi mis sur pied un spectacle au Centre des arts Shenkman. Son prochain projet, en collaboration avec la Zone d'amélioration locale du coeur d'Orléans, sera l'installation de plaques d'interprétation devant les édifices et lieux historiques du secteur.
 
Avec tous ces projets, Nicole Fortier est toujours occupée, mais elle prend tout de même le temps de skier et de voyager en compagnie de son époux.