Une mesure d'économie irrespectueuse du français et des réfugiés

Une mesure d'économie irrespectueuse du français et des réfugiés

Auteur: 
Le Devoir, Lettre de Diane De Courcy

21 janvier 2014 | Diane De Courcy, ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles et ministre responsable de la Charte de la langue française - Le 20 janvier 2014 | Québec
 
Le président de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié a défendu hier, dans vos pages, la décision de la Section d’appel des réfugiés de ne pas rendre public l’ensemble de ses jugements sous prétexte que la traduction est trop coûteuse.
 
Comme la Loi sur les langues officielles impose la traduction des décisions rendues par les tribunaux, le gouvernement canadien a donc choisi de contourner la loi. Il décidera maintenant lui-même quelles décisions seront rendues accessibles aux avocats en immigration ainsi qu’aux réfugiés, une orientation éminemment discutable sur le plan juridique sans doute, mais surtout sur le plan du respect du Québec francophone.
 
De plus, cette décision montre bien que le gouvernement du Canada n’a qu’une langue d’usage, l’anglais, et que le français est la langue d’une minorité que l’on peut «accommoder» à l’occasion, lorsque ça ne coûte pas trop cher. Tant et aussi longtemps que le gouvernement fédéral ne respectera pas la langue commune du Québec, nous nous opposerons à de telles décisions.
 
J’ai contacté jeudi dernier le ministre de Citoyenneté et Immigration Canada, M. Chris Alexander, pour échanger avec lui sur cette question. Je suis toujours en attente d’un retour d’appel.
 
J’ose croire que le Québec a voix au chapitre lorsqu’il s’agit du respect de sa langue commune et que le ministre fédéral le croit aussi.