AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE

L'Université crée un bureau pour valoriser le français

Auteur: 
Martin LaSalle, www.nouvelles.umontreal.ca

L'Université de Montréal annonce la mise sur pied d'un bureau de valorisation de la langue française et de la francophonie afin de renforcer et de faire davantage valoir les dimensions stratégiques et concrètes du français à l'UdeM.
Conçu à l'initiative du recteur, Guy Breton, le projet revêt une grande importance pour lui. « La création de ce bureau s'inscrit dans l'histoire de notre université et j'en suis très fier. Notre caractère francophone représente un atout sur la scène internationale et il y a encore beaucoup à faire pour resserrer nos liens avec les établissements de langue française. Aussi, et cela est tout aussi fondamental, nous rappelons par notre geste que notre langue est française et que nous désirons travailler à la renforcer au sein même de notre communauté. »
 
Relevant du Vice-rectorat aux relations internationales, à la Francophonie et aux partenariats institutionnels, la nouvelle unité sera mise en place par Monique Cormier, qui continuera d'assumer la direction du Département de linguistique et de traduction de l'Université.
 
« Dans un contexte de concurrence mondiale où il faut se démarquer pour gagner du terrain, le Bureau permettra à l'Université de Montréal de faire jouer la mondialisation et la langue française à son avantage », indique Hélène David, vice-rectrice aux relations internationales, à la Francophonie et aux partenariats institutionnels.
 
Une préoccupation qui remonte à plusieurs années
 
Si la création du Bureau de valorisation de la langue française et de la francophonie est nouvelle, la préoccupation de l'UdeM à l'égard du français, elle, remonte à plusieurs années.
 
« L'Université a toujours suivi de près l'évolution de la langue française dans la société québécoise et dans sa propre collectivité, et elle a pris les dispositions que lui suggérait le contexte du moment », explique Mme Cormier.
 
Pour preuve, de 1972 à 1991, il y a eu une grammairienne à l'Université qui a mis œuvre d'autres mesures au fil des ans, dont le guide de féminisation des titres et fonctions en 1988 ainsi que la politique linguistique adoptée en 2001.
 
« En fait, l'instauration de ce bureau se fait en concordance avec ce que l'UdeM est et a toujours été : une université dont l'identité est soudée à la langue française », assure-t-elle.
 
Un positionnement sur deux échiquiers
 
Le nouveau bureau s'intéressera concrètement au positionnement linguistique de l'Université sur deux échiquiers, soit celui de la communauté de l'UdeM et celui de la francophonie.
 
« Nous miserons au départ sur trois champs d'action prioritaires, soit l'image de marque, la veille stratégique et le réseautage », indique Monique Cormier.
 
Selon elle, le Bureau sera « modeste par ses moyens, mais d'une grande importance par ses répercussions attendues ». À terme, il est appelé à devenir un élément d'influence de l'identité institutionnelle de l'UdeM aux échelons national et international.
 
« La mondialisation exige un maximum d'engagement de notre part afin que notre établissement d'enseignement supérieur explore et exploite encore mieux notre conscience de posséder une langue universelle qui contribue à la diversité culturelle de l'Amérique du Nord et qui nous définit nous-mêmes », dit-elle avec conviction.
 
Et, si elle considère que la politique linguistique de l'UdeM est « excellente », elle juge qu'il faut parvenir à la dépasser.
 
« Il faut qu'ensemble, c'est-à-dire les professeurs, les étudiants et les employés, nous apportions ce qu'aucun règlement ne pourra jamais donner par sa seule existence : la conscience, l'enthousiasme, la conviction, la détermination et l'engagement pour tout ce qui a trait au caractère français de l'Université », conclut Monique Cormier.