AILLEURS DANS LA FRANCOPHONIE
Air Canada : les bagagistes veulent un appareil en français
Alors que le commissaire aux langues officielles tapait récemment sur les doigts d’Air Canada concernant son manque d’efforts en matière de bilinguisme, un outil de travail disponible uniquement en anglais fait des mécontents à l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau, a appris 24 Heures.
Les préposés aux escales travaillent quotidiennement avec un scanneur pour gérer les vols et les bagages à l’aéroport, mais le logiciel affiche l’information seulement en anglais.
«Au départ, quand on se connecte dans le système, nous pouvons choisir entre une version anglaise et française, a témoigné un préposé, qui préfère garder l’anonymat. Mais dans la version française, tout est écrit en anglais.»
Il critique le fait que cela «dilue la langue française dans le milieu de travail».
David Chartrand, coordonnateur québécois de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l'aérospatiale (AIMTA), déplore la situation et demande à ce que l’outil soit fourni en français.
«Nous sommes ouverts à l’option en anglais, mais les francophones ont le droit de pouvoir travailler en français sur le lieu de travail», a-t-il indiqué.
Changement à venir
Du côté d’Air Canada, on précise que le logiciel, élaboré par un tiers à l’intention des transporteurs aériens, permet une utilisation multilingue depuis seulement la mi-février.
«Par conséquent, nous sommes maintenant en mesure d’entamer le processus de traduction ainsi que la programmation nécessaire, comme il a été prévu initialement», a expliqué par courriel John Reber, porte-parole d’Air Canada.
Il ajoute qu’à sa connaissance, aucune préoccupation à ce sujet n’a été soulevée par les employés ou les représentants syndicaux.
Droit aux deux langues
Au Commissariat aux langues officielles (CLO) on indique ne pas vouloir commenter spécifiquement ce cas, comme aucune enquête n’a été ouverte.
On souligne toutefois que les employés montréalais d’Air Canada ont des droits relativement à la langue de travail.
«Un de ces droits est d’avoir accès à des outils de travail dans les deux langues, quand la machine doit être utilisée par les employés pour accomplir leurs tâches sous le contrôle de l’employeur», a affirmé Robin Cantin, porte-parole du CLO.
Il a ajouté que les employés peuvent toujours faire une plainte à l’organisme ou en parler à Air Canada pour changer la situation.